A la recherche de la carotte bleue de Sébastien TELLESCHI

Résumé éditeur

Dans un terrier où vivent lapins et souris, une seule obsession : retrouver la Carotte Bleue ! Une carotte unique, mythique, si précieuse que personne ne sait où elle a été mise à l’abri. Cachée ou oubliée quelque part entre la Préhistoire et le Moyen Âge, la Carotte Bleue n’est pourtant jamais bien loin.

Au fil des pages, le terrier se transforme tour à tour en cirque romain, château fort ou station spatiale.
Au fil de l’histoire, petits et grands lecteurs mènent l’enquête.

Un album CHERCHE ET TROUVE avec de grandes illustrations qui fourmillent de détails et de clins d’œil.

★★★★★ Que du bonheur !

Critique

 » Ouaaaaah !  » !!! Avons-nous d’abord tous dit – bien fort – en sortant le livre de son emballage.  Même mes adolescents (et jeune adultes) plus du tout enclin à s’intéresser à la littérature enfantine depuis belle lurette (et pourtant s’ils savaient ce qu’ils lui doivent !), présents à ce moment – là dans la cuisine, ont eu les yeux qui s’écarquillaient.

Un format comme ça, ça vous réveillerait n’importe quel ado endormi, car le livre mesure 44 X 34 cm. Il bat même le fameux album La nuit des Zéfirottes de Claude Ponti, ouvrage que j’emporterai sur une île déserte, si j’en avais le choix.
La taille n’est jamais anodine pour les livres d’enfants. En effet, plus la taille de l’illustration est adaptée au jeune public, plus la concentration et l’intéressement qui en découlent, se mettront facilement en place.

Un livre illustré, ça doit donc être avant tout correctement illustré.
Là, on est donc servi. Les teintes sont toniques, sans être trop vives. La part belle est faite aux couleurs complémentaires pour accrocher le(s) regard (s). Les personnages bien stylisés, offrent des dessins clairs à comprendre, même si on n’a pas (encore) étudié la vie des artisans sous l’Egypte ancienne, ou encore comment la conquête de l’ouest américain dans la deuxième moitié du XIXème siècle s’est opérée.
Car, le deuxième point fort de cet ouvrage, après ses dimensions, c’est d’offrir aux lecteurs – joueurs (je n’ose pas écrire d’âge, vous verrez bientôt pourquoi) un livre type « cherche et trouve », nous propulsant des années, des siècles, des décennies de siècles en arrière.
Avec Jeannot Lapin comme guide officiel, vous découvrirez la vie de son incroyable tribu au cœur du terrier, sur terre, sur mer, dans les airs…. Il faudra retrouver la fameuse carotte bleue égarée dans la confusion générale qu’offre chaque scène, mais pas que. En effet, dix-huit lapins, portant chacun tempérament et particularités décrits en dernière page, sont à identifier pour chaque tableau.
Les enfants ne sont pas prêts d’être couchés !

Quelques informations historiquement et scientifiquement prouvées vous seront également révélées dans un texte aéré et consistant, comme le fait que c’est « le jeune Lapinohapipipol qui, en frottant deux carottes l’une contre l’autre, découvre le feu, et devient du même coup le cuisinier officiel de la tribu ». Attention donc, vos enfants vont aimer l’histoire grâce à ces mammifères végétariens très prolifiques.
Plus de soixante – dix personnages évoluent ainsi au final sur chaque page – je vous laisse faire le calcul pour les doubles pages. Quand on sait que travailler l’acuité visuelle et la concentration de concert, c’est idéal pour préparer l’apprentissage de la lecture et des tas d’autres choses transversales, on ne peut que se réjouir d’un livre de cette qualité.

La cerise sur le gâteau (ou bien la carotte sur le terrier ! ), c’est le fait qu’il y ait plusieurs niveaux de « cherche et trouve », la carotte à trouver étant le graal, après les dix-huit lapins et lapines qui sont le premier niveau d’acuité demandé.
Allez, je vous livre mon lapin préféré : c’est Kévin Lapinoboloss.
 » Taille : t’es grave.
Poids : t’es relou.
Âge : lâche – moi avez tes questions relou.

Particularités : adolescent aux cheveux gras et à l’acné galopante. Il est constamment de mauvaise humeur, et révolté contre la société des lapins. Il projette de fuguer, mais, pour ça, il attend que son père lève sa punition : la privation d’argent de poche.  »
Quand les albums de littérature de jeunesse nous offre, en sus, une chronique sociale, alors tout va bien.
Chez nous, côté visuel, le succès a été immédiat, puisque 20 minutes après la réception du colis (Mille fois MERCI à Babelio et aux Éditions Little Urban pour avoir choisi notre humble famille pour cette critique), père, mère et enfants (de 17 à 23 ans) étaient réunis autour de cet incroyable livre pour trouver le premier la fameuse carotte bleue.
Orgueil quand tu nous tiens !
Certaines carottes sont plus résistantes que d’autres et ont obligé le père à laisser sa place à la plus jeune. Vexant !
Chaque centimètre carré fourmille de détails croustillants, parfois rigolos, parfois étonnants….et ça me rappelle mes bons vieux albums illustrés (dont je tairai le nom de peur de passer pour une vieille schnock) sur lesquels je passais des heures, allongée sur le tapis à fleurs. Bon, je brode pour le tapis, mais la position, c’est sûr que c’était celle-là, car avec A la recherche de la carotte bleue, si l’on veut plonger dans le réalisme et l’humour des GIGANTESQUES illustrations, je recommande la position allongée ventrale.
On me demande une critique engagée, je m’engage.
Ajoutez à cela quatre doubles – pages – sans texte – tout simplement magnifiques, drôles, et au rythme fou et vous aurez compris qu’on a affaire à un ouvrage pour enfants, et plus, tout simplement incroyable.
Même si l’avis familial est tout à fait positif, je soumets une petite suggestion émanant d’un participant (le plus âgé) à ce « cherche et trouve la carotte bleue et ses amis  » : il souhaiterait voir se prolonger la première et la quatrième de couverture sous forme de rabats rigides sur lesquels on verrait les lapins à retrouver, sa mémoire étant un peu défaillante (stress quand tu nous tiens).
Pour ma part, ça ne m’a pas gênée. Je pense qu’un peu d’effort cognitif préserve nos neurones.
Reste à savoir à qui s’adresse réellement ce bel album. Aux enfants, aux ados, aux quinquagénaires ?
A tous, vous l’avez bien compris, car il n’y a pas d’âge pour s’amuser. …. seul ou en famille.

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