La vie la mort la vie Pasteur de Erik ORSENNA

Résumé éditeur

Treize années durant, chaque jeudi après-midi, l’Académie française m’a offert le privilège d’avoir comme voisin le Prix Nobel de médecine, François Jacob.

Comme deux potaches, nous bavardions. Mon ignorance abyssale en biologie l’accablait.
C’est lui qui m’a donné l’idée de ce livre : « Puisque, par on ne sait quel désolant hasard, tu occupes le fauteuil de Pasteur, plonge-toi dans son existence, tu seras bien obligé d’apprendre un peu ! »

Voici, racontés par un ignorant qui se soigne, quelques-uns des principaux mécanismes de la vie.

Voici mises à jour les manigances des microbes, voici dévoilés les sortilèges de la fermentation, voici l’aventure des vaccinations. Voici, bien sûr, la guerre victorieuse contre la rage.

Voici Marie : plus qu’une épouse, une complice, une organisatrice, une alliée dans tous les combats.

Voici un père qui a vu trois de ses filles emportées par la maladie à deux ans, neuf ans et douze ans. La mort ne lui aura jamais pardonné d’avoir tant fait progresser la vie.

Dans ce XIXe siècle assoiffé de connaissances, voici LE savant.

★★★★☆ Lecture agréable, fort plaisante

Critique

Erik Orsenna nous propose, avec La vie, la mort, la vie, une biographie du plus grand savant français, Louis Pasteur.
Ce que cet homme de sciences a donné à la France et au genre humain inspire nos écrivains, nos réalisateurs, car ce qu’il a donné est immense.
Mais comment donc s’atteler à cet énième portrait, sans être redondant à ce ce qui a déjà été dit, ou montré à la télévision ?
Pas facile.
Érik Orsenna a choisi, pour ce faire, de placer LA connaissance comme personnage principal de son court livre.
En personnages secondaires, nous avons dans le désordre : la ville d’Arbois, le Père et le respect qu’il inspire, la volonté, la force du travail, la curiosité … et d’autres encore.

Evidemment, nous sommes à une autre époque, Napoléon est passé par là, et il ne faudra jamais oublier que c’est aussi pour sa nation que Pasteur cherche. La vie, la mort, la vie est donc, selon moi, l’éloge de l’acharnement et du plaisir de la recherche quand elle est ponctuée par une découverte heureuse.
Et la principale découverte qu’il va faire, c’est d’abord la fin de la génération spontanée.
Avec tout ce qu’elle entraîne au niveau des questions religieuses ; la génération spontanée apporte de l’eau au moulin des athées.
Cet ouvrage est à l’opposé de Peste et Choléra de Deville, que j’avais trouvé décousu et confus parfois.
Ici, la langue utilisée est légère et très agréable, les phrases sont rapides, mais non denuées de finesse et de beauté.
Les chapitres très courts s’accordent bien avec les passages de vulgarisation scientifique inclus intelligemment dans le texte. Jamais lourds ou compliqués.

Pour un peu, ils nous réconcilieraient avec les matières scientifiques, surtout quand on lit certaines  » difficultés » scolaires que Pasteur a rencontrées au début (au début seulement ! ).
Ce portrait dressé ne peut se faire qu’avec la douce Marie, son épouse que l’auteur nous dessine joliment, ainsi ‘ que le reste de sa tribu.
Voici donc un moment de lecture très plaisant, touchant et enrichissant qui nous transporte dans une autre réalité, une autre époque pour d’autres mentalités et d’autres fléaux.
A partager avec nos ados en section scientifique, et quelque peu démotivés.

 

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