Les livres prennent soin de nous pour une bibliothérapie créative de Régine DETAMBEL

Résumé

Tandis que fleurissent les salons de développement personnel et les premières thèses de médecine sur le pouvoir des livres, Régine Detambel, écrivain et kinésithérapeute de formation, se donne ici pour tâche de montrer que la littérature en tant que remède doit se défier tout autant du pouvoir médical que des lieux communs du bien-être de masse.

★★★★☆ Lecture agréable, fort plaisante… mais ça aurait pu être ENCORE mieux.

Critique

Intuitivement, nous savons tous qu’un livre peut nous faire du bien, mais sans connaître précisément la mécanique exacte par laquelle la lecture agit pour générer des effets positifs sur nous. Dans son essai

« Les livres prennent soin de nous, pour une bibliothérapie créative », Régine DÉTAMBEL, qui est également kinésithérapeute et bibliothérapeute, démontre pourquoi la lecture de certains textes permet, selon elle, au lecteur d’être profondément modifié physiquement et psychologiquement, et comment celle-ci peut non seulement nous apaiser, mais aussi nous « soigner ».
Après avoir d’abord cité les pionniers du soin par les livres, elle nous explique son concept de bibliothérapie créative tout en nous mettant en garde contre le « biblio-coaching » des « bonheuristes » (ou « bibliothérapie non littéraire ») et contre le pouvoir médical qui recommande de lire pour aller mieux (Angleterre).

Les grandes lignes de sa thérapie, qu’elle transmet au cours de stages à Juvignac, pour les soignants, libraires, bibliothécaires, enseignants sont ensuite abordées et explicitées avec de nombreuses références, anecdotes personnelles et démonstrations. Ainsi, la colonne vertébrale de sa méthode est l’utilisation de vrais livres de fiction ou de poésie, voir d’essais, sachant que le sens du texte n’est pas selon elle toujours l’essentiel, car il y aurait, toujours selon son concept, une dizaine de facteurs entrant également en compte dans cette thérapie : le rythme et la musicalité des phrases, l’identification aux personnages (mise en place de défenses psychologiques contre les évènements en donnant des modèles de vie, en la remodelant au besoin, en comprenant qu’on n’est pas seul dans cette
situation…), le toucher sensuel du papier, la reconquête d’une position de sujet en tant que lecteur (personnes âgées et dépendantes), les métaphores du texte, la poésie-thérapie et son fluide poétique (synthèse des trois pouvoirs – rythme / sonorité / pensée), la lecture à haute voix, le vocabulaire, l' »éducation sensible » découlant de la littérature, etc…

J’ai beaucoup aimé la description de cette nouvelle thérapie, créée à partir du bonheur de la lecture, même si l’ouvrage se révèle pas mal cérébral, et les références littéraires assez éloignées de mes goûts actuels. Régine D. dresse cependant l’autoportrait original d’une passionnée de livres d’écriture, de soins aux autres comme on en rencontre rarement.

 

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