Arrête avec tes mensonges de Philippe BESSON

Résumé éditeur

Je découvre que l’absence a une consistance. Peut-être celle des eaux sombres d’un fleuve, on jurerait du pétrole, en tout cas un liquide gluant, qui salit, dans lequel on se débattrait, on se noierait. Ou alors une épaisseur, celle de la nuit, un espace indéfini, où l’on ne possède pas de repères, où l’on pourrait se cogner, où l’on cherche une lumière, simplement une lueur, quelque chose à quoi se raccrocher, quelque chose pour nous guider. Mais l’absence, c’est d’abord, évidemment, le silence, ce silence enveloppant, qui appuie sur les épaules, dans lequel on sursaute dès que se fait entendre un bruit imprévu, non identifiable, ou la rumeur du dehors. »

★★★☆☆  J’ai un peu aimé.

Critique

C’est l’histoire de deux hommes qui se sont aimés avec force et passion, laissant sur place dans la poussière leurs âmes dans le plus profond désœuvrement, car la force des liens ainsi noués à l’adolescence dans une commune rurale française des années 80 peut vite tourner au drame.
 » La froideur des pères fait – elle l’extrême sensibilité des fils homosexuels ?  » s’interroge l’auteur parvenu à la quarantaine.
Ce récit autobiographique dessine le refoulement, toute l’autocensure d’une vie entière mutilée pour cause d’homosexualité.

Ces  » aventures singulières  » comme les nommaient Hervé Guibert laissent un goût amer au lecteur/trice devant tant de souffrances et de mensonges sociétaux issus d’une conscience bourgeoise insupportable et injuste.

Il me faut reconnaître que les homosexuels ont besoin de crier au monde hétéro leur douleur et leur rage devant leur difficulté à vivre à la lumière du jour. Surtout dans les années 80 où se situe le récit.
Dommage seulement que PB se soit cru obligé de détailler avec précision ses premières parties de  » jambes  » en l’air avec comme par exemple cette courte phrase très synthétique de ces passages particuliers :  » le reste du temps, on s’embrasse, on se suce, on s’encule. « .

Je ne suis pas Sainte Nitouche, pas grand chose ne me choque, mais j’estime qu’il pouvait narrer ces actions avec un autre registre de langue. Choquer est-il toujours nécessaire ?

J’ai aussi fulminé pendant les 3/4 du livre devant la petitesse de l’intrigue et les redites de cette histoire d’amour masculine, mais je dois bien reconnaître que la fin m’a plombée le moral. Thomas André, c’est un personnage bouleversant, et ce n’est pas du roman ! C’est la vraie vie. Hélas.

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