Résumé éditeur
Au milieu du XIXe siècle, Narcisse Pelletier, un jeune matelot français, est abandonné sur une plage d’Australie. Dix-sept ans plus tard, un navire anglais le retrouve par hasard : il vit nu, tatoué, sait chasser et pêcher à la manière de la tribu qui l’a recueilli. Il a perdu l’usage de la langue française et oublié son nom.
Que s’est-il passé pendant ces dix-sept années ? C’est l’énigme à laquelle se heurte Octave de Vallombrun, l’homme providentiel qui prend sous son aile à Sydney celui qu’on surnomme désormais le « sauvage blanc ».
★★★★★ Que du bonheur !
Critique
Je ne reprendrai pas le terreau non fictif d’où a germé ce roman captivant à mon sens, car il est déjà bien résumé sur la quatrième de couverture.
C’est la très belle écriture délicate précise et jamais redondante de son auteur (multi récompensé) qui fait de ce texte à l’histoire plutôt classique (retour à la nature puis à la civilisation du matelot Narcisse Pelletier ) une jolie pépite et un vrai coup de cœur.
Dans son horizon illimitée où ses appels à l’aide se perdent dans l’écho, le personnage central ne se doute pas que son calvaire va durer. Mais ses plus grandes souffrances résideront-elles en Australie, parmi les aborigènes, ou bien après, à son retour ? Quelques années plus tard Octave de Vallombrun, en sa qualité de membre correspondant de la société française de géographie cherche dans le Pacifique un vaste champ d’expériences pourtant rendues difficiles par la compétition religieuse ( protestants catholiques ) entre les colons ou entre les scientifiques européens qui séjournent sur place. Réalité très bien décrite et passionnante.
La rencontre entre lui et Narcisse bouleversera son existence et ses certitudes humaines. Comment creuser au cœur des anciennes connaissances dans les plus bas tréfonds de la mémoire quand la communication verbale se joue de vous ? J’ai plongé allégrement dans cette histoire romancée mais en partie vraie, car François Garde explore les questions que soulève la vie culturellement divisée de Narcisse Pelletier. Bien que l’essentiel du roman s’appuie sur la biographie du marin, l’auteur a choisi d’y mettre son grain littéraire, et notamment les moments de la vie dans le nord-est de l’Australie avec un groupe aborigène ; dans un chapitre sur deux, ce qui donne un rythme à la fois tonique et surprenant au récit.
Un livre tout à fait épatant à mon sens, tant dans la forme que dans le fond.