Résumé éditeur :
La semaine, madame Hibou est traductrice freelance. Mais le week-end, c’est une aventurière. Venue de sa Papouasie natale, elle prend le train chaque samedi pour visiter l’Hexagone. Charleville-Mézières, Dijon, Niort…
Qu’est-ce qui motive cette drôle de voisine et quelle est son histoire ? Emmanuel Lemaire mène l’enquête pour nous livrer un portrait touchant et sensible.
★★★★★ Que du bonheur !
Avis :
Attention COUP DE COEUR 2021 !!
MA VOISINE EST INDONÉSIENNE est une douce apologie des voyages courts et des rencontres inopinées. Grâce à une voisine amicale, fantasque, cultivée et avide d’apprendre, le roman graphique d’Emmanuel Lemaire devient » carnet-graphique-voyageur ».
Madame Hibou (« madame » phonétiquement en indonésien), LA fameuse voisine, pleine de tonus et de mystère aussi, intrigue notre auteur-illustrateur et cela engendre une amitié aussi originale que précieuse entre ces deux êtres aux cultures éloignées.
Emmanuel Lemaire, le voisin, donc, revisite ici de nouveaux paysages (après Rotterdam et Rouen dans ces précédentes ouvrages que je vais m’empresser d’acheter), en France vus par Madame hibou.
Grâce à la mine affûtée de son crayon, les dessins s’avèrent à la fois réalistes et pleins d’entrain. J’ai adoré la mise en page aérée mais très riche. Ces illustrateurs m’ont ravie.
Cerise sur le gâteau, cette histoire m’a donnée très envie de bouger exactement comme le fait cette voisine déconcertante.
Partir deux jours, comme elle, à sa guise, pour nourrir sa curiosité artistique et littéraire avec un ou deux projets de visites seulement. Pas plus. Sans compter les plaisirs de la plénitude de l’instant présent. Evidemment. Comme une longue marche, un déjeuner repéré à l’avance. Quel beau programme. Même seule.
Les weekends de Madame Hibou dévolus ainsi à sillonner la France qu’Emmanuel Lemaire raconte et illustre montrent la passion de cette femme née au bout du monde pour la littérature française. En plus d’en prendre plein les yeux, on s’instruit donc en même temps. Les grands romanciers du 19e siècle sont ses guides, les spécialités culinaires locales ses petits cailloux blancs.
Son enfance et ses jeunes années, en Indonésie, nous sont aussi relatées au fur et à mesure. dépaysement doublement garanti.
Partir avec ma voisine indonésienne sous le bras c’est chanter donc le bonheur d’être (une femme) libre et d’aimer la culture. Ça me va parfaitement !
Quel beau projet de vie, et comme la dynamique traductrice ne s’arrête jamais, on peut aussi continuer à la suivre et l’entendre s’exprimer sur ses visites en France, donner ses ressentis et ses avis sur les comportements de nos contemporains sur les réseaux sociaux (insta : emmaluelemaire).
Quelque chose me dit qu’une fois qu’on la connaît on n’est pas près d’oublier cette semeuse de graines végétales comme de partages.
Courez pour rattraper Madame Hibou dans cette BD aussi plaisante à parcourir qu’enrichissante à lire. Pour ne plus craindre l’inconnu cet ouvrage est tout simplement unique. Petite cerise sur le gâteau j’ai écouté une rencontre audio organisée avec l’auteur et Madame hibou (!).
Je vous laisse mener votre petite enquête pour la trouver…