L’ère des anges de Yi Ma, Sylvain Runberg (d’après Liu Cixin)

 

Résumé éditeur :

Quinze récits de l’écrivain de SF Liu Cixin adaptées en BD par des auteurs de tous pays Quinze voyages quantiques à la croisée des dimensions scientifiques, géopolitiques et humanistes, pour imaginer les possibles futurs de l’humanité.

Un scientifique africain décide de reprendre le destin de son pays en main. Malgré leurs moyens financiers ou technologiques, les pays développés ne parviennent pas à sortir son pays de la famine. Les fabuleuses ressources de l’Afrique finissent toujours par pervertir l’aide étrangère.

Le brillant Dr Ita veut s’affranchir d’un système devenu pernicieux, grâce à une solution génétique contestée.

★★★★★ Que du bonheur !

Avis :

Liu Cixin est l’auteur contemporain de SF le plus célèbre en Chine. Quinze de ses nouvelles sont adaptées en B.D. par les éditions Delcourt (de mars 2022 à aujourd’hui). Voici le 15ème volume publié qui, comme les précédents, se lit indépendamment des autres.

Cet ingénieur dans le civil, multirécompensé pour ses écrits, mêle dans ce texte audacieux la biogénétique, l’Afrique, les forces de la US Navy, la géopolitique, la bioéthique, la famine, les intérêts économiques…

L’histoire s’ouvre sur une terrible scène de combats aériens orchestrés par des militaires tendance psychopathe (version menton très carré, casquette enfoncée jusqu’au nez, répliques sanglantes). Alors que la bataille semble perdue pour les non américains, un médecin africain, le Docteur Ita, muni d’une étrange petite cage se rend (nous semble-t-il…) et déroule habillement aux militaires son récit personnel d’abord, qui prendra au fil des années une ampleur internationale.

Voici une BD à l’atmosphère épaisse, sombre, véritable phénomène page turner. Attention de bien bloquer l’heure qui suit, car vous ne pourrez plus la lâcher.

Le livre lui-même se révèle de la meilleure facture qui soit, l’objet livre mesure 30 cm sur 22 cm, est constitué de 77 pages dont une triple page panoramique, et… (très important) une reliure on ne peut plus solide. Que demander de plus ?

Pour dessiner cette histoire qui oscille entre renoncement aux déterminismes et cruautés économiques en tous genres, c’est un autre chinois (la directrice de collection a passé 5 ans en Chine) qui s’y est collé. Ma Yi est son nom. Il réalise un rythme parfait, une organisation de vignettes inventive et jamais lassante, faciles à suivre pour yeux fatigués (je m’y connais), couleurs sombres  avec juste ce qu’il faut de peps pour qu’on n’en décolle jamais. Bref, là encore c’est un équilibre parfait. Selon moi. Du travail d’orfèvre. J’irai d’ailleurs voir ses autres publications (elfes et orques notamment, ça promet).

Le scénario est lui aussi impeccable.

J’ai cependant un reproche à faire à cet ouvrage, il se lit beaucoup trop vite, pour moi. Merci Babélio et Delcourt pour cette découverte magnifique.

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