la souterraine de sophie marceau

Résumé éditeur :

Les treize histoires et sept poèmes qui composent ce livre se répondent et se complètent : d’un décor à l’autre (plateaux de cinéma, jardins d’enfance, hôtels de luxe ou terrains vagues), les héroïnes (filles, jeunes femmes, amantes ou amoureuses, mères ou grands-mères) incarnent chacune à leur manière le sort d’être femme, qu’il s’exprime par un corps, un rôle, un héritage.

Au fil des récits, des fables, des fragments de vie, des poésies, il s’agit toujours de dévoiler un mystère, un secret, la part souterraine… Les mots s’insinuent pour toucher ce qu’il y a à toucher, et dire ce qu’il y a à en dire.

★☆☆☆☆ Rien à garder, cette lecture m’a fait perdre mon temps.

Avis :

Il est assez rare que je me sente empruntée comme aujourd’hui, quand il s’agit de donner mes ressentis à la fin d’une lecture. Aucun évitement ne sera possible ; je m’y suis engagée et ne pourrai donc pas me faufiler.

Ici, je manque assurément d’aisance, contrairement aux nombreuses fois où mon stylo glissait, comme fou d’allégresse, grisé par le flot des émotions éprouvées. Ce n’est pas le cas avec « la souterraine », je l’ai su tout de suite, et ce n’est pas la première fois que mon avis diverge de celui de nombre de mes consoeurs/frères lectrices/teurs babéliotes.

D’abord, je  reconnais que l’art de la nouvelle s’avère complexe. Dans « La souterraine », treize nouvelles s’entrecroisent avec sept poèmes.

Le mot qui me vient à l’esprit est « effleurement ». En effet, mise à part la nouvelle qui s’appelle « anatomie » où le fait de reconnaître le personnage principal (une réalisatrice fille de chanteuse avec laquelle l’auteur a tourné deux fois) apporte un semblant de corps au texte, je n’ai accroché avec aucun autre. Ni nouvelle, ni poésie. Ces productions littéraires ne m’ont pas touchée, elles sont passées au-dessus de moi.

Et pourtant, je les ai lues et relues en attendant, en espérant l’étincelle. Rien ! Nada ! Nothing !…

Certes, l’objet livre est agréable ; même le marque-page (une citation de Desnos écrite en rose bonbon) a été pensé avec originalité et goût.

A ce qui se cache dans cette jolie coquille je ferai deux principaux reproches : j’ai trouvé à l’ensemble trop d’implicite, et trop de grisaille générale. L’optimisme ainsi que la clarté textuelle ne sont assurément pas les vedettes de ces textes qui m’ont semblé ambitieux. Bien trop ambitieux.

Certes, Sophie Marceau y explore la féminité, les corps, l’enfance cabossée, la pauvreté, la distance intrafamiliale, la distance intra sociétale… Il y a là une plume dessinée, tantôt stylée, tantôt rude – quand il faut appuyer où ça fait mal – mais franchement, le traitement du fond (les idées) m’a autant gêné que la forme qui ne permet jamais d’entrer dans le vif du sujet, d’être plus précis.

Mon crayon qui, quelques temps plus tard, boudera la rédaction de cette critique, s’est « amusé » cependant à noter certains mots proéminents dans les textes de  » La souterraine » : « triste – ombre – pierre – bâton – odeur de mort – noir – aveugle – fumé – fumier – vide – rien – gravier – poids – boîte – couteau…»,

Avais-je réellement envie de plonger dans ce flot de maux torturés, et le plus souvent insaisissables pour moi tant ils se confondaient dans un récit trop impersonnel à mon goût, avec ses personnages comme sans visage ? Qui est « je » ? Où veut nous amener l’auteure ?

J’ai le sentiment d’avoir nagé en abysses aquatiques, dans les fonds sous-marins, sans air dans ma bouteille.

Je remercie cependant bien évidemment Babelio et les éditions SEGHERS pour cette aventure particulière.

 

Partager:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Instagram