la route blanche de michel cals

Résumé éditeur :

Entremêlant chronique historique et fiction, ce roman éclaire un pan méconnu de la Seconde Guerre Mondiale. À travers le parcours d’Alexeï, le Kalmouk, et de ses camarades d’infortune, c’est le sort des soldats de l’Est ayant servi dans la Wehrmacht, les Hiwis, et tout particulièrement ceux que l’on appelait les Mongols, que l’on découvre. Au plus près. Des steppes arides de la Caspienne, à la traque des maquis du Tarn. Dans les kommandos de travail ensuite, auxquels ces prisonniers de guerre sont astreints, à titre de réparation. Puis dans les camps de regroupement soviétiques implantés, à la Libération, sur le sol français, où ils attendent leur retour, volontaire ou forcé, quand d’autres cherchent refuge à la Légion. Une histoire d’amour et de mort, doublée d’un étonnant périple.
Jeté dans la tourmente de la guerre, sait-on jamais où peut mener la route blanche ?

★★★★☆ Lecture agréable, fort plaisante.

Avis :

Le terme HIWI est l’abréviation du mot Hilfswillige qui signifie  » auxiliaire volontaire « .
 » Auxiliaire  » car ils étaient considérés par leur recruteur ( l’armée allemande 1939.1945 ) comme des sous-hommes puisque nés hors des territoires ethniques et culturellement allemands.
 » Volontaires  » car dans ces mêmes bataillons se mêlaient toutes sortes de détachements, des ukrainiens, des prisonniers de guerre aspirant à un semblant de liberté, des déserteurs de l’armée rouge, des soldats de des armées blanches, et …des minorités hostiles et écrasées par les bolchéviques.

Ces peuples slaves du Caucase et de l’Asie furent ainsi plus de 800000 à servir de gré ou souvent de force aux côtés des forces allemandes. Jusque dans nos campagnes françaises.

Michel CALS nous propose de parcourir le destin tourmenté et incroyable d’Alexei, son héros discret et raisonnable, à partir de la troisième partie de son livre fort documenté, très bien écrit, instructif.

De la steppe éternellement blanche et jaune aux premiers cavaliers des premiers cavaliers aux maquis tarnais, les routes parcourues depuis la Kalmousie sont assurément longues, complexes mais toujours bien décrites.

Michel Cals a mené un travail d’enquête impressionnant. Sson roman mérite d’être transposé en documentaire audiovisuel, parce que tout passionné d’histoire ne peut qu’être avide de l’envolée historique et lyrique que constitue la route blanche.

Le premier chapitre raconte en une dizaine de pages les premiers siècles des Mongols. C’est hélas un peu ambitieux et cela produit un texte trop dense et condensé en même temps, à mon goût.
Puis les mœurs des Kalmouks se fracassent contre la doctrine soviétique, et les chapitres ralentissent le rythme effréné du temps.
Le tempo change, ce qui peut etre déroutant pour le lecteur.

Mais l’auteur est généreux. Comment lui reprocher cette générosité ? son souffle historique et amer ?

Son appétence pour l’enseignement est manifeste. Les mésaventures d’Alexia, et avec lui son peuple, racontent la tragédie humaine des peuples minoritaires.

Quand on apprend, en fin de roman, de quelle manière on les a finalement côtoyés jusque dans nos campagnes, la cruauté du régime nazi se montre une nouvelle fois à visage découvert.

C’est un livre fort, pensé et écrit par un passionné. Certes, il y a des inégalités dans le rythme, quelques cartes en fin d’ouvrage sont difficilement lisibles, mais je ne peux que louer le travail de recherche et d’écriture ainsi que la belle facture de cet ouvrage original et touchant.

Merci à Babelio et aux Éditions UN AUTRE REGARD pour ce voyage inoubliable et inattendu dans le temps.

 

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