A hauteur des nuages de Bernard BESRET

Résumé éditeur

Suis-je devenu taoïste ? s’interroge l’ancien moine trappiste après s’être installé au flanc d’une montagne sacrée chinoise consacrée à cette tradition. À vrai dire, il serait plutôt devenu spirituellement chinois, dans ce mélange unique de pratique taoïste, de pensée confucianiste et de spiritualité bouddhiste qui est la caractéristique de l’être chinois, même après le passage ravageur des révolutions communistes. Voici donc les cahiers de cet éternel pèlerin de l’absolu qu’est Bernard Besret, cahiers mêlant des récits sur le quotidien chinois d’aujourd’hui, sur son propre parcours, sur celui d’un ancêtre lointain qui fut évêque en Chine, et des méditations sur le sens du temps, du corps, du rapport au cosmos… Autant de thèmes qui, au fil d’une plume alerte, nous interpellent sur notre propre vie, autant qu’ils nous enrichissent de connaissances sur cette  » étrangeté  » qu’est la Chine.

★★★★☆ Lecture agréable, fort plaisante

Critique

 » On ne peut pas commander au vent. Mais on peut décider un jour d’ouvrir la fenêtre.  »

C’est ce que relève Bernard Besret dans ses atypiques Chroniques de ma montagne taoïste. C’est que l’ancien moine cistercien, ancien prieur de l’abbaye de Boquen, parti un jour en Chine pour un voyage mi-culturel mi-professionnel et tombé en admiration pour la sagesse spirituelle taoïste chinoise a une multitude d’informations et de ressentis à nous livrer.

Après nous avoir écrit son enfance et sa contestation religieuse (année 68 !), il nous dit de quelles manières ses premiers pas en Chine et ses rencontres furent décisives pour la suite en jalonnant sa nouvelle vie de pèlerin à la recherche d’absolu oriental de valeurs sûres.
J’ai trouvé que ce qu’il nous écrit de sa découverte de la Chine (et des chinois ! ) est instructif, respectueux et intelligent. On y comprend mieux le lourd passé politique et historique de ce peuple aux mœurs étonnantes (culte des ancêtres, rapport à l’argent, aux étrangers, clan familial, traitement des morts et du deuil….).
De la  » tri-religion » (confucianisme, bouddhisme, taoïsme ), à la différence entre  » religion  » et  » voie « , en passant par la restauration religieuse actuelle qui se trouve être inséparable de la transformation sociale et actuelle du pays, c’est à un grand périple que nous sommes conviés.
On y apprend beaucoup beaucoup de choses, car son auteur est un érudit de la culture tant occidentale qu’orientale solide. C’est d’ailleurs ce que j’ai apprécié dans cet ouvrage. Mais pas que….

Respiration, pratiques (QI qong, yoga tibétain), paix intérieur, sagesse, immortalité, voie du tao, vie monastique … tout y est dépaysant autant que passionnant si l’on accepte de se laisser porter par sa plume alerte et engagée.
En effet, son écriture est très travaillée, ses chroniques sont denses, très denses même, faisant parfois de certaines d’entre elles des digressions métaphysiques compliquées à suivre car hautement philosophiques.
Qu’à cela ne tienne ! Bernard Besret en trouvant sa montagne zen, en nous décrivant son pèlerinage taoïste, en poursuivant inlassablement sa recherche des énergies positives nous dit indirectement comment nous libérer de nos certitudes et de nos carcans : chercher coûte que coûte notre sourire intérieur … pour être au plus prêt des nuages.

Ce fut une belle lecture pour moi. Une de ces lectures qui restera gravée.

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