Un mois chez les filles de Maryse Choisy

Résumé éditeur

En 1928, la jeune journaliste Maryse Choisy décide de mener une enquête sur les milieux de la prostitution parisienne et explore un nouveau genre, le reportage en immersion. Elle se fait passer pour une femme de chambre dans une maison de rendez-vous, se déguise pour entrer dans les dancings de la pègre, devient sous-maîtresse chez Ginette, danseuse de salon dans un bar lesbien, puis s’invite dans un hôtel particulier où de riches Américaines s’offrent de prétendus princes russes. Elle réussit même à s’infiltrer dans le plus illustre des claques parisiens, Le Chabanais.
Personnage célèbre des années folles, fantasque, libre et
anticonformiste, Maryse Choisy se révèle une plume drôle, crue, engagée. On pense autant à Albert Londres qu’à Colette en lisant ce texte qui fi t scandale et s’arracha alors à plus de 450 000 exemplaires. La redécouverte d’un livre exceptionnel, une invitation à suivre Maryse là où vous n’oseriez jamais aller.

★★☆☆☆ Bof ! Je n’ai pas vraiment apprécié ce livre.

Critique

Pour écrire « Un mois chez les filles », Maryse Choisy, journaliste de son état, a souhaité, pour son 4 ème ouvrage rédigé en 1928 se glisser fortuitement dans les maisons dites de « tolérance », en tant que femme de chambre.
C’est ainsi que, dans une jolie langue vive et intelligente, elle nous dresse les portraits d’hommes et de femmes d’une autre époque, de mœurs quelque peu différentes de nous.
On y apprend des détails pittoresques comme « Qu’est ce qu’un client parfait p 63 ? Ce qu’une « courtisane » ne doit jamais faire avec son client, car c’est « malhonnête » p 57.
Rien de fracassant, original, palpitant …. à mon goût.
La première partie se lit cependant d’une traite : on y suit M.Choisy dans ses petites déambulations pour trouver ses premières places. C’est plutôt bien fait. On sent qu’on a affaire à une journaliste déterminée.

Puis, très vite, je me suis ennuyée, car rien n’y est vraiment dit des ressentis des filles, de leur vrai quotidien, leurs joies (!), leurs peines, bref, leurs Histoires avec un grand « h » et aussi un petit.
L’auteur, dans sa volonté de conter tous les lieux découverts, finit par dresser une liste déshumanisée et à survoler l’ensemble, l’époque ne l’autorisant probablement pas à en écrire davantage.
Certes, nous sommes au début du siècle dernier, et la liberté d’expression a encore du chemin à parcourir.
Heureusement, l’auteur, psychanalysée et psychanalysante, y va parfois de ses commentaires psychologiques, somme toute modernes pour l’époque, comme pour ce triste M.Creil qui ne peut faire la chose que déguisé en jeune mariée. .. « Quel malheur d’enfance ou de jeunesse déguisé M.Creil en mariée, en jeune mariée depuis vint ans ? Quel Freud psychanalysera ses égarements ? de ses anciennes incarnations, quel vice collé à sa peau. de quel enfer inimaginable s’est échappée son âme ?… ».
Ce n’est pas réellement osé (même si le livre a fait scandale et qu’elle a tenté de le retirer plus tard) ni choquant (quand on a lu  » Héloïse, ouille !  » de Teulé peut-on encore être choquée ?).
Heureusement, ce témoignage grivoisement amusant est évidemment tout à fait féministe. On espère que c’est cette tonalité de plus en plus sarcastique qu’elle prend au fil des chapitres, qui a fait que ce livre, vendu à 450 000 exemplaires lors de sa sortie, a participé à la dénonciation de ces lieux dans lesquels les êtres humains n’étaient que des marchandises, qu’ils soient « courtisans homme ou femme « .
Et Maryse Choisy de conclure….: « Je sais bien qu’il y aura toujours des putains et des bossus. Mais chez les oiseaux, quand un mâle ne sait pas chanter devant la femelle, il reste sans femelle pour la saison. Chez les animaux, quand un mâle et une femelle n’ont pas obéi à la loi biologique de plaire, ils meurent sans amour. Chez les hommes, le bordel contrecarre toutes les lois biologiques…. ». Etc. ….

 

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