Résumé éditeur :
« Mais il n’est rien tel que le bonheur d’être maman, et ce désir d’avoir un bébé qui soit un bout d’elle est chaque jour plus fort que sa volonté de se méfier des hommes. Elle s’imagine aussi que la conception d’un enfant dans le ventre d’une mère, ce n’est pas anecdotique. Une mère, ça vous définit un homme, et c’est sans doute pour ça que les hommes, musulmans ou chrétiens, révèrent la vierge Marie avec autant de dévotion : en le faisant, c’est une part d’eux-mêmes qu’ils vénèrent. ».
Quelque part dans la partie occidentale de la mer Méditerranée en 2032, la ville de Sialimar est une cité portuaire d’un État imaginaire, la Romagnie, riche de sa tradition chrétienne et fille d’une histoire deux fois millénaire. Le récit retrace le destin d’une jeune femme, et à travers lui, celui d’un homme à qui tout réussit, jusqu’au jour où le legs de son enfance musulmane le rattrape. Ce beau-parleur, parfaitement assimilé dans la société moderne qui avait accueilli ses parents immigrés, sûr de lui et l’esprit bercé de sa passion pour les mots et la supériorité de ses idées, ressent néanmoins le besoin de renouer avec ses racines musulmanes?; et pour improbable que ce soit, de poursuivre l’éternel combat de ses ancêtres…
★★☆☆☆ Bof ! Je n’ai pas vraiment apprécié ce livre.
Avis :
Alors que j’avais apprécié l’originalité du premier roman Une nuit à Aden d’Emad Jarar, me voici assez dépitée après la lecture de Sialimar.
D’abord, le style de ce roman, avec son long monologue, certes ponctué régulièrement de rappels de dialogues, j’ai eu le cerveau assez vite embrouillé. J’utilise ici une métaphore météorologique pour exprimer mon désarroi quant à la densité de ce texte et à sa redondance. Mais, je signale, qu’assez vite, le gris (du brouillard) s’est aussi infiltré dans mes méninges.
Ensuite, quel message ambigu apporté dans cette histoire !!!
Le personnage principal, en 2032, raconte ses regrets d’avoir penché vers la laïcité en épousant une non musulmane.
L’histoire se déroule dans un état fictif nommé la Romagnie, ressemblant traits pour traits au nôtre.
C’est son athéisme qui remplit les premières pages. Puis, on trouve des interminables passages dans lesquels il s’exprime sur la « décadence des Arabes », « les islamo-gauchistes », « les djihadistes », « les Frères musulmans », et j’en passe.
Impossible de comprendre réellement vers où le personnage principal penche.
Des tirades sur « l’islam c’est l’islamisme », « l’auto victimisation des musulmans »… ensuite, la société romane laïque-juive-ou-chrétienne en prend pour son grade avec « ses lois amollissantes et anachroniques en matière d’immigration ». Les prestations sociales utilisées avec abus et malveillance par certaines communautés du Maghreb.
En vrac encore, quelques retours historiques dénonçant la colonisation, le FLN, et le vol des terres du Maghreb aux colons occidentaux. J’y ai perdu le peu de latin qui me restait.
Le revirement du narrateur en page 210 a fini par emporter tout plaisir de lecture. Je n’ai plus rien compris, trop d’avis contradictoires sur les musulmans, trop de religion, trop d’apartés, pas de structure narrative assez conséquente, j’ai poursuivi, mais à quel prix.