Rien de plus grand de Malin PERSSON GIOLITO

Résumé éditeur

La pièce empeste les œufs pourris. L’air est lourd de la fumée des tirs. Tout le monde est transpercé de balles, sauf moi. Je n’ai même pas le moindre bleu.
Stockholm, sa banlieue chic. Dans la salle de classe d’un lycée huppé, cinq personnes gisent sur le sol, perforées de balles. Debout au milieu d’elles, Maja Norberg, dix-huit ans à peine, élève modèle et fille de bonne famille. Son petit copain, le fils de la plus grosse fortune de Suède, et sa meilleure amie, une jolie blonde soucieuse de la paix dans le monde, figurent parmi les victimes, ainsi que Samir, brillant fils d’immigrés décidé à s’affranchir de sa condition.

Neuf mois plus tard, après un battage médiatique qui a dépassé les frontières suédoises, le procès se tient. Mais qui est Maja ? Qu’a-t-elle fait, et pourquoi ?

Nerveux comme un thriller, Rien de plus grand radiographie, dans une société au bord de l’implosion, les hypocrisies des classes dirigeantes et l’extrême violence qui ressurgit sur leurs enfants. Déjà best-seller en Suède, ce portrait dérangeant et empathique d’une génération est en cours de publication dans 28 pays. Netflix vient d’en acheter les droits pour l’adapter en série.

★★★★★ Que du bonheur !

Critique

Ma plongée littéraire dans l’atmosphère de Rien de plus grand fut immédiate. Il y a, là, dans cette salle de classe du lycée général huppé suédois de Djusrholm la voix de Maja qui se raconte, en tant que seule survivante d’un carnage. Pourquoi est – elle vivante ? emprisonnée ? désignée comme responsable ?
Au fur et mesure que les lieux, tous avec une portée symbolique forte, défilent, mes questions se sont multipliées et mon intérêt pour l’intrigue exacerbé.

Autant l’avouer. .. j’ai été totalement happée par ce roman, mi- thriller, mi- chronique judiciaire avec près de 500 pages lues en trois jours.
C’est parce que Malin Persson Giolito a construit un texte intelligemment elliptique, qui, en s’emparant de la question du traitement d’une affaire de tuerie lycéenne, nous permet avant tout de méditer sur la folie d’une jeunesse dorée mais perdue.

Juriste de formation, l’auteure nous fait pénétrer de manière fluide au plus prêt d’une affaire jugée aux assises dans laquelle l’ordre de succession des événements sans cesse interrompu laisse place à de nécessaires retours en arrière parfaitement contés par la voix de Maja. La vitesse du récit est lente puisqu’elle épouse le rythme d’un procès, mais on ne s’ennuie pas un instant tant l’écriture est intelligente. Les infos données sur le déroulement du procès, et ses coulisses, vus par le prisme mental de la lycéenne sont instructives et parfaitement menées. Maja Norbert est – elle une meurtrière, un monstre comme le laisse entendre la partie adverse ? Vous ne le saurez qu’après avoir lu ou plutôt, dévoré ce roman singulier et écouté la parole de Maja. Jusqu’au bout.

Cette plume précise et percutante parce qu’elle est servie par une intrigue aussi fascinante que fulgurante fait le portrait d’une société impuissante à sauver ses enfants. J’ai trouvé que tout était parfait : la psychologie, le tourment des personnages sont très bien rendus, sans jamais prendre la place de la narration. Sur la fin du livre, la jeune héroïne s’adresse à nous, lecteur-trice, et j’ai beaucoup apprécié cette manière d’opérer.

Stratégies d’avocats, juges. .. nous suivons tout ce qu’elle voit, comprend, délaisse, ressent. Et tout ça donne un roman fort et attractif, dans lequel on ne s’ennuie pas une seconde.

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