Psychologie de la connerie sous la direction de Jean-François MARMION

Résumé éditeur

Dan Ariely, Boris Cyrulnik, Antonio Damasio, Howard Gardner, Daniel Kahneman, Edgar Morin, Tobie Nathan et bien d’autres encore parlent de la connerie.
Un monde sans connards est possible !
En fait, non. Désolés.
Mais ça n’empêche pas d’y réfléchir.
La connerie, chacun la connaît : nous la supportons tous au quotidien. C’est un fardeau. Et pourtant les psychologues, spécialistes du comportement humain, n’ont jamais essayé de la définir. Mieux la comprendre pour mieux la combattre, tel est l’objectif de ce livre, même si nous sommes vaincus d’avance.
Des psys de tous les pays, mais aussi des philosophes, sociologues et écrivains, nous livrent ici leur vision de la connerie humaine. C’est une première mondiale

Et peut-être une dernière, profitez-en !

★★★★☆ Lecture agréable, fort plaisante.

Critique

Une fois de plus, je me suis laissée tenter par un ouvrage présenté à LGL. Il faut dire que la présentation donnait envie :
– livre sur un sujet de survie, à savoir « comment survivre à la connerie ? » pas la mienne évidemment, celle de TOUS les AUTRES
– manuel qui se disait pratique, un conseil avait d’ailleurs été donné gracieusement ce jeudi-là, « FUIR et ne pas chercher A DISCUTER avec les con(ne)s ». Ce qui est assez dans mes cordes, je dois le connaître
– humour à gogo (sur cette question, c’est mieux)
– synthétisation analytique de cette vaste question

C’est d’abord un choix de livre que je recommande pour celles et ceux qui voudraient mesurer leur patience en matière de lecture, parce que cet ouvrage donne à lire un texte très érudit de psychologie.

Ne cherchez aucun effet de vulgarisation, de synthétisation ou autre action cognitive de ce genre ; les sommités qui y ont participé (car c’est un ouvrage participatif) en ont plein leurs caboches dans des domaines comme : psychologie, économie comportementale, sociologie, philosophie, psychosociologie, psychologie clinique, psychopathologie, psychiatrie, neurosciences, neuropsychologue, neurospychiatre …

Petit jeu de phonologie : vous assemblez deux disciplines et ça en fait une supplémentaire.
Bref … tous ces contributeurs nous apportent des visions forcément complémentaires.

Dommage cependant, que certains articles soient vraiment pénibles à lire, quand d’autres sont passionnants. Mais heureusement, j’en ai beaucoup apprécié comme …
– la typologie des cons (arriéré, beauf, con universel, connerie artificielle, connerie collective, crédule, débile, imbécile, idiot, zinzin, le sot intelligent…)
– la théorie des connards racontée par un philosophe
– connerie et narcissisme, avec la connerie narcissique dans l’univers du travail, narcissisme, connerie et réseaux sociaux …
– les émotions ne rendent pas (toujours) stupides
– les métamorphoses des sottises nationalistes
– connerie et post-vérité
– et bien d’autres

Par contre, ont glissé sur mon esprit :
– le langage de la connerie (sûrement trop subtil pour moi)
– que faire contre les connards ( !!!) ce n’est pas l’ouvrage pour donner des solutions, mais j’ai découvert après cette lecture que les comprendre (dans le sens analytique, pas compassionnel ) c’est déjà EXTREMEMENT utile
– la connerie vue par les enfants
– les mots-clefs (théorie des schémas pragmatiques, raisonnement, et autres notions qui n’intéressent qu’un étudiant en 18ème année de neuropsychologie)

Grande est donc la diversité des formes de bêtise décrite dans Psychologie de la connerie. Si vous n’êtes pas trop c…, et savez compter jusqu’à 6, d’abord bravo, et puis vous observerez qu’il y a plus de chapitres à mon (humble) avis intéressants que cons (c’est la seule critique où on peut utiliser à foison ce petit mot, donc je ne m’en prive pas).

J’ai grâce à eux pu répondre aux questions suivantes qui me taraudaient (parfois) les neurones entre 2 et 4 heures du matin :
– un gentil con peut-il devenir un grand et un vieux con?
– ma collègue fait elle exprès ou pas ?
– « mon » ministre me prend-il pour une conne ?

Evidemment, j’attendais un peu plus de pages humoristiques, sarcastiques… à la Pierre Desproges (mon maître à penser ou presque), Frédéric Dard, ou Jean Yanne. Mais même si ce ne fut pas le cas, (ça veut dire peut-être que Desproges, Dard et Yanne n’étaient pas si cons que ça), j’ai appris beaucoup de choses, ai (pas mal) rigolé et construit une défense (tout personnelle, certes) face aux (plus) cons (que moi).

Et j’ai évidemment appris (mais je m’en doutais un peu) qu’on pouvait à la fois être très intelligent(e) et très con(ne).

La présentation du bullshit, des bullshitteurs, et des bullshittés s’est révélée un peu alambiquée, mais comme je ne suis pas plus c…. qu’une autre, en m’accrochant je me suis régalée même sur cette notion très psycho. Allez, je vous guide… ça a un lien avec « la connerie contemporaine », « le narcissisme, l’auto-aveuglement et la prétention ».

En fait, Jean-Claude MARMION et ses petits copains m’ont emmenée très loin, bien plus loin dans le domaine des savoirs, malgré les quelques chapitres qui ne me concernaient pas (j’ai arrêté la fac de psycho-psychiatrie-neuro-philosophie en 15ème année). J’ai grâce à eux appris plein de choses sur mes contemporains, et ceux d’avant, et j’ai pu tester ma patience de lectrice. Elle est grande, très grande.

Une remarque cependant : ce petit livre en raison de son format et de son système d’ouverture (quelle ennuyeuse couverture qui , une fois passées les 70 premières pages, se rabat sur la page qu’on est en train de lire sans qu’on ne lui ait rien demandé) se révèle quand même le plus con que j’ai jamais eu dans mes mains.

Ha … j’oubliais … la mise en page farfelue, les polices d’écriture peu lisibles et les illustrations (Sempé, Dubout … auraient été plus adéquates) d’une subtilité qui m’a totalement échappée se mutualisent pour me laisser penser que le maquettiste, l’imprimeur sont en dessous de l’intelligence qu’on peut attendre dans ce genre de situation.

Où l’on voit que fréquenter des cons (me) rend désagréable, ou con(ne) soi-même, car je n’ai pas l’habitude de critiquer les maquettistes et autres techniciens du livre. Première leçon donc : (bien) choisir ses relations.

Mais, j’avais trop à apprendre, et malgré ces faits avérés, je me suis accrochée, je ne le regrette pas.
D’ailleurs, j’ai décidé qu’il entrerait dans ma valise de secours, en cas de repli sur une île déserte. En souvenir de plein de personnes que j’ai croisées, et de mon attitude dans certaines situations dont je ne suis pas fière.

Sur le même sujet, mais en plus pragmatique, et plus du tout scientifique, je recommande la lecture d’un petit ouvrage (rouge aussi !) qui m’avait touchée il y a quelques années (et que je devrais d’ailleurs relire de temps en temps, ça me ferait du bien en certaines situations ) : F*ck les connards !Manuel de survie quand quelqu’un vous pourrit la vie (Editions Thierry Souccar) 
https://www.babelio.com/livres/Bennett-Fck-les-connards/858148

« Si les cons n’existaient pas, il ne faudrait surtout pas les inventer. » (Frédéric Dard)

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