Résumé éditeur
Fleur et Harmonie : les prénoms des deux héroïnes du roman de Marie-Sabine Roger sont, disons… un peu trompeurs. Car Fleur, âgée de 76 ans, est une dame obèse et phobique sociale. Et Harmonie, 26 ans, est atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette. En clair, son langage est ordurier et elle ne peut retenir des gestes amples et violents. Bientôt rejointes par une bande de « bras cassés » émouvants et drôles, elles vont nous entraîner dans une série d’aventures.
Ce roman profondément humaniste donne une vision positive de la différence, refusant le regard excluant et prônant la chaleur du collectif. Un « feel good book » réjouissant.
★★☆☆☆ Bof ! Je n’ai pas vraiment apprécié ce livre.
Critique
Comme j’avais beaucoup aimé deux films tirés de deux de ses romans (« La tête en friche » et « Bon rétablissement »), c’est avec confiance que j’ai plongé dans le dernier roman de Marie-Sabine ROGER.
Ayant pour toile de fond, le handicap, le pouvoir de l’amitié, l’acceptation et l’estime de soi, bref… tout ce qui tourne autour des concepts de différence et du vivre-ensemble, j’étais plutôt confiante, voire ravie de ces quelques heures de lecture que j’avais imaginées très plaisantes.
Tout le récit s’articule dans les témoignages à la première personne de tantôt Fleur, une septuagénaire obèse, obsessionnelle et agoraphobe qui ne sort de son domicile que pour consulter son psy et qui n’a que pour seul amour son chien cardiaque (et un peu obèse aussi), ET la jeune et (sûrement jolie mais on ne nous le dit pas) Harmonie 26 ans atteinte du syndrome Gilles de la Tourette. Vous savez la maladie neurologique qui fait rire (presque) tout le monde dans la pièce de théâtre TOC TOC.
Hélas, choisir des prénoms emplis d’autant de poésie et de douceur ne suffit pas pour réussir l’ouvrage sur ces deux « bracassées » (bras cassés pour ceux qui dorment).
« Écrivez, écrivez. Écrire vous permet de déposer un peu votre fardeau, chère Madame Suzain » dit le Docteur Borodine à Fleur.
J’ose espérer que l’auteure après l’écriture de ces 313 pages de narrations éreintantes à lire en a ressenti beaucoup de plaisir car moi pas du tout. Après le premier chapitre de Fleur, j’étais déjà saoulée par son bavardage intempestif et sans intérêt pour moi Oui ! je sais c’est dur ce que je dis mais décrire au scalpel tous les petits gestes et tous les rien du tout de ces deux vies ordinaires pour produire des monologues bavards, indigestes, dans un langage souvent trop oralisé, avec parfois des phrases de onze lignes (si si j’ai compté !), une ponctuation défaillante ou inexistante, bref une narration de logorrhée sans que je puisse reprendre ma respiration (moi qui fais si attention à mes EXPIR et à mes INSPIR) c’est trop pour une seule femme. En l’occurrence ma personne ! Je pourrais aussi parler des deux pages sur l’affaire du parapluie perdu/oublié je ne sais plus vraiment car je m’en fiche pas mal et ce n’est pas important au final ça n’en finissait jamais. Il y a eu aussi quelques phrases qui m’ont laissée de marbre au niveau émotionnel alors que son auteure espérait probablement titiller mon âme philosophe comme par exemple « Il ne faut s’attacher à rien que l’on risque de perdre ». Ben ce fut raté trois fois raté Je n’ai pas été touchée du tout. Ah ! j’oubliais forcément les tas d’injures et de gros mots glissés tout au long des monologues d’Harmonie. Fatiguant lassant répétitifs… que dire de plus ?
« Ben en vérité » comme dit l’un des personnages de ce roman si particulier, si vous avez aimé le style (très « travaillé » je vous l’accorde) que je viens de mettre en œuvre avec force pour ce précédent paragraphe, en singeant allégrement l’écriture dans Les bracassées de Marie-Sabine ROGER, courez le lire, vous devriez beaucoup aimer.