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Le pays dont je me souviens de Anne REVAH – Juste lire, par Agnès

Le pays dont je me souviens de Anne REVAH

Résumé éditeur

Philippe, la quarantaine, est à un tournant de sa vie : il vient en effet de quitter brutalement une épouse tyrannique et deux grands fils pour revenir dans la ville de province où il a longtemps vécu.

C’est là, dans un café, qu’il rencontre Myor, un SDF ermite qui vit dans la forêt. Myor passe ses journées à remplir des feuillets de notes. Il raconte qu’il vient d’un énigmatique « territoire du Lac », qui le hante, mais qu’il est incapable de situer sur une carte. Myor est-il fou, échappé d’un asile psychiatrique comme le pensent certains ? Peu importe à Philippe qui, touché par ce personnage, décide de l’aider à retrouver ce pays rêvé de son enfance.

Les voilà donc partis tous les deux pour une étrange Odyssée, formant un drôle de couple, qu’on prend parfois pour un père et son fils…

★★★☆☆ J’ai un peu aimé.

Critique

Tout d’abord, le pays dont je me souviens m’a donné l’occasion de découvrir une auteure, Anne Révah-Lévy qui est également pédopsychiatre, Professeur de pédopsychiatrie et chef de service à l’Hôpital d’Argenteuil.
J’ai plongé très aisément dans l’atmosphère de cette histoire grâce à une très belle écriture, fluide, douce, ciselée et assez imagée. J’ai été touchée au cœur par le style, dès les premières lignes.

Deux hommes se rencontrent, le premier vient de fuir sa famille, le second est un peu ermite, pas mal sage et vit grâce à la bonté de certains à la lisière de la forêt. Cette forêt qui rappelle tant de souvenirs à Philippe. Entre eux deux, la question sera de savoir qui est le plus seul des deux, qui est le plus absent aux autres et à lui-même. Et depuis quand ?
Après que l’enfance ait créé une absence d’affects, nostalgie et souffrances anciennes se mêlent, et celui des deux qui se révèle être un « passif-agressif » sortira d’un très long et douloureux sommeil, comme une vraie naissance.
Quant à l’autre !
Lucirus, maître des lumières, les guide sur la route de leur liberté, à travers les dires de Myor. Mais leur quête commune pour se trouver, en touchant les prémisses de l’enfance, est-elle réaliste ?
C’est un récit étrange d’errance en partage que nous conte là Anne Révah-Lévy grâce à un périple humain hors normes, des personnages qui nous questionnent, et une poésie présente partout.

Le soin donné à l’Autre peut participer à la guérison, et ça, c’est quelque chose qui est prenant dans cette intrigue, mais il y a beaucoup d’autres choses d’agréables (les portraits dressés, l’ambiance qui s’en dégage, la poésie de certains chapitres..).
Quand on a été en visite de sa propre existence, quand la vie nous a anesthésié, une géographie de l’intime peut se révéler plus rude qu’on ne le pensait.
La fin m’a juste laissée perplexe… car un mystère subsiste…
ou pas,
selon l’interprétation qu’on fait du dernier chapitre.
Un livre particulier, déroutant, mais qui est, cependant, parvenu à générer beaucoup de plaisir à la lectrice que je suis.

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