le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de mary ann shaffer et annie barrows

 

Résumé éditeur:

« Je me demande comment cet ouvrage est arrivé à Guernesey. Peut-être les livres possèdent-ils un instinct de préservation secret qui les guide jusqu’à leur lecteur

idéal… »
Janvier 1946.

Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman.

Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, natif de l’île de Guernesey, va le lui fournir ?

Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique ; celui d’un club de lecture au nom étrange inventé pour tromper l’occupant allemand : le « Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates ».

De lettre en lettre, Juliet découvre l’histoire d’une petite communauté débordante de charme, d’humour, d’humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey…
Fantasque, drôle, tendre et incroyablement attachant… Bienvenue dans Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates !

★★★★☆ : Lecture agréable, fort plaisante.

Avis :

Avec 1284 critiques déposées à ce jour pour ce roman sur Babelio, je doute que mon avis ait quelque utilité. Il est cependant parfois nécessaire au lecteur, à la lectrice, d’exprimer ses ressentis sans aucune arrière-pensée de toucher un quelconque public.

Tel est ainsi fait le cerveau humain : écrire pour réactiver un semblant d’émotions précédemment éprouvées.

J’ai souvent été déçue et même parfois révoltée au cours de lectures qui avaient eu un très grand succès auparavant. Mais avec « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates », c’est le contraire qui s’est produit. Passées les dix premiers courriers échangés (quand même), l’histoire démarre, s’envole, entre Juliet la Londonienne et les habitants de Guernesey, à la sortie de la deuxième guerre mondiale.

Suivre un récit uniquement à travers des courriers se révèle parfois déroutant, car il s’agit de s’immiscer dans un autre temps où prendre la peine d’écrire à quelqu’un, d’aller à la poste, d’attendre, d’espérer une réponse manuscrite relevait de l’attention à l’autre et d’une autre dimension temporelle. Sans parler de ce qu’on ne peut pas ou ne veut pas dévoiler dans le texte.

C’est selon moi la première madeleine de ce roman, mais il y en a tant d’autres : le portrait d’une jeune auteure libre et loyale, le (terrible) récit de l’occupation des îles anglo-saxonnes mené par une bande de personnages simples mais à l’esprit large, soudés autour d’ « une impératrice au cœur trop large ». Qu’est-ce qu’un cœur trop large ?

Il y a aussi tout ce qui se joue autour du cercle de lectures créé dans la précipitation la plus rocambolesque et sans but aucun de faire lire, juste de sauver des individus éméchés.

Ajoutez à cela une intertextualité (principalement britannique of course) délicieuse et une touche bucolique en fin de livre tout à fait charmante.

Le tour est joué grâce à une force évocatrice sans commune mesure dans laquelle longueurs et styles varient d’une lettre envoyée à une autre. Ces regards externes dessinent, pour nous, au fil des pages, des caractères dramatiques, courageux, émouvants. La lecture tente de faire oublier la noirceur du dehors par le pouvoir des mots.

Tous ces gens sont devenus riches par tout ce qu’ils ont perdu.

Leur lucidité, leur implication et leur tendresse m’ont fait rire, pleurer, souffrir, aimer avec eux.

Vive le pouvoir de la lecture avec Le cercle des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates de Guernesey !!!

 

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