Résumé éditeur
Comment mettre sa vie en ordre pour éviter à ses proches d’avoir à le faire ? Familiers du concept, les Suédois ont un mot pour désigner cette action : döstädning. Si vous ne parlez pas suédois, la délicieuse Margareta Magnusson, avec un naturel aussi désarmant que son humour, vous expliquera comment bien préparer l’après. Faire le tri dans son existence, qu’il s’agisse de vêtements, d’objets, de souvenirs ou de secrets, pour ne laisser que le meilleur de soi à ceux qui restent. Et leur faciliter la vie. À travers cette méthode, presque un mode de vie, Margareta Magnusson partage aussi sa propre expérience avec la sagesse scandinave qui la caractérise. Un régal d’esprit et de drôlerie.
★☆☆☆☆ Rien à garder, cette lecture m’a fait perdre mon temps.
Critique
Quel est le point commun entre la Suède, une grand-mère veuve, une maison pleine à craquer de 90 ans d’existence et la sagesse scandinave ? C’est le döstädning, ou plutôt » l’art de préparer la vie sans nous « , d’organiser « l’après-nous », ce qu’on ne verra pas, précisément ce qu’on laisse à la famille restante chargée de vider notre derrière demeure Dö signifie » la mort « , et städning » le ménage « .
Il paraît que la méthode initiée et racontée dans ce petit livre peut être considérée comme un art de vivre, au succès si impressionnant que l’ouvrage a été traduit en 28 langues déjà. Ce ménage de la mort consiste donc à délester pour mettre en ordre son intérieur, principalement quand on a dépassé l’automne de sa vie.
Ceci doit être réalisé dans l’esprit de prendre les devants afin que nos proches gardent de nous un souvenir léger. L’idée est plutôt maline, sauf que dire à sa vieille maman qu’il est temps qu’elle trie ses vieilleries, très peu pour moi. Les nordistes protestants sont plus pragmatiques que nous, ou peut – être ont – ils davantage accumulé ? Ce livre sur le ménage pré – mortem est original et courageux, et s’inclut dans la lignée des livres de développement personnel démarrée par Dominique Loreau que j’avais adorée (les premiers ouvrages seulement).
Commissaire – priseur, salles de vente, classements, triages, déroulement du déménagement, organisation à tous les étages…on est pris par la main du début à la fin, et en qualité d’experte en allègement intérieur, j’ai trouvé qu’elle y allait un peu fort en conseils vraiment simplistes parfois. Le texte m’a irritée souvent, tant les banalités ne nous étaient pas épargnées dans tous les domaines (vie, rangement, futur…). J’ai perdu mon temps, et n’ai rien appris, ni ressenti à part de l’agacement.
Elle profite aussi de cet espace de parole pour expliciter aux veufs et veuves comment mener dorénavant leur nouvelle existence, ainsi que les choix à opérer pour leur nouvelle demeure rétrécie. Même les couleurs des habits à conserver, quand les autres auront été distribués aux associations ( les enfants ne s’étant pas battus pour les prendre ) sont émaillées de conseils. Pour dire !
La vie en ordre est également un livre sur la Suède d’autrefois à travers la narration de cette histoire personnelle, mais Margareta Magnusson est trop donneuse de leçons et moralisatrice pour ne pas m’agacer à nouveau. Garder, offrir, vendre, jeter… tels sont donc les grandes questions existentielles qui réunissent la Suède, une grand-mère esseulée et une maison bourgeoise emplie de 50 ans de souvenirs de rires et joies. Je pense qu’il en est de même dans tous les pays « modernes », tant nous évoluons dans une société consommatrice à souhait.
Ce petit manuel du » savoir – mourir » insolent et dépaysant nous montre, une fois de plus, que les personnes âgées ont surtout besoin d’une chose, qu’on les écoute se raconter.