Comment j’ai arrêté de manger les animaux de Hugo Clément

Résumé

« J’adore la viande. Encore plus le poisson. J’aime l’odeur des saucisses grillées au barbecue, un soir d’été, dans le jardin. Je raffole du poisson que mon père chasse au fusil harpon, du poisson cru sous toutes ses formes, en sushi, en tartare, en ceviche. J’en mangeais tous les jours. Mais, depuis deux ans, je ne mange plus un seul morceau de viande. Depuis un an, plus un seul de poisson.

Cette décision vient d’une prise de conscience progressive, motivée par trois évidences :
1- Je n’ai pas besoin de manger de viande ni de poisson pour être en bonne santé, au contraire.
2- L’élevage et la pêche industriels sont un fléau pour l’environnement.
3- La manière dont l’humanité traite les animaux, particulièrement ceux d’élevage, est ignoble et immorale.  »

Hugo Clément, 29 ans, est journaliste ( « 20 heures » de France 2, « Petit journal » de Canal +, « Quotidien » sur TMC). En janvier 2018, il lance le média en ligne Konbini News. Passionné de surf et très sensible à la cause animale et environnementale, il est végétarien depuis bientôt 3 ans. »

★★★★★ Que du bonheur !

Critique

C’est une critique que je repousse depuis des mois, et ça ne me ressemble pas. C’est que ce tout petit (mais consistant) livre traite d’un sujet d’actualité brûlant. Je le sais.
D’ailleurs, si vous voulez mettre la pagaille dans une soirée (où l’on mange) ou un repas familial, introduisez une ou deux personnes (au choix) végétarienne(s), végétalienne(s) ou vegan, et attendez un peu. Mais souvent, même sans leur présence, le simple fait de lancer le sujet donne au quart d’heure qui suit une teneur explosive (si si je l’ai observé à de maintes reprises).

Le végétarisme progresse dans la société de façon spectaculaire. Tous les indicateurs nous le disent. On assiste, qu’on le veuille ou pas à une démocratisation très intense de l’intérêt pour le sujet. Fini le temps où l’on en parlait comme d’une mode éphémère adoptée par quelques militants un peu fadas.

Certains ont pris la plume pour nous raconter combien ils appréciaient la viande, la charcuterie et j’en passe. J’écris à l’imparfait, car leur évolution alimentaire ira dans une direction qu’ils pensaient impossible avant.
Hugo Clément, jeune homme volontaire, fait partie de ces personnes, et en tant que journaliste curieux et baroudeur, son témoignage s’éloigne vite du quant-à-soi et de la prise de conscience pour nous donner un tas d’informations étonnantes, captivantes, catastrophiques. Jamais je n’aurais imaginé ça !

Avec son esprit d’analyse et de synthèse tout à fait éclairants, de l’humour là où on en a bien besoin, il nous raconte qu’il n’a pas besoin de viande et de poisson pour être en bonne santé, que « l’élevage et la pêche industriels sont un fléau pour la planète », et « une honte pour l’espère humaine qui se considère à tort comme supérieure ». Malin, le jeune journaliste n’a pas comme volonté de culpabiliser ceux qui mangent des animaux « en raison d’une pratique issue de plusieurs siècles de tradition et autrefois de nécessité ». Il sait que ce serait inefficace.
« Se voir pointer du doigt incite à la défense, pas à la remise en question », nous dit-il.

Hugo Clément, star d’Internet et reporteur connu pour ses investigations aux quatre coins du monde, nous livre donc un documentaire passionnant sur la condition animale qui constitue une sorte d’état d’âme interrogative sur notre rôle environnemental où il explique ce qui s’est passé dans sa tête et ce qu’il a découvert dans ce travail de recherche de synthèse impressionnant. Certes, d’autres s’emploient déjà à nous le montrer dans des reportages télévisés très intéressants, mais Comment j’ai arrêté de manger les animaux va bien plus loin.

Dans ce petit ouvrage sincère, l’auteur n’élude pas ses doutes, les difficultés rencontrées et son nouveau rapport au monde qui est en train de germer. Tout y est argumenté, dans une recherche plus que fouillée, un travail d’enquête très dur mais absolument passionnant.

Où l’on découvre que « l’industrie de l’élevage ne nourrit pas la planète. Au contraire, elle l’affame. »
Ni manifeste, ni livre d’action, Comment j’ai arrêté de manger les animaux m’a donc permis d’envisager mes actes du quotidien dans leur globalité en leur donnant le temps et l’attention qu’ils requièrent pour que cela change la donne.
Déjà peu poussée sur la viande pour raisons de santé, ce livre que j’ai mis beaucoup de temps à lire parce qu’il est fourni documentairement (et émotionnellement) parlant m’a profondément marquée. Il a été pour moi un coup de poing, une grande gifle tant son contenu m’a percutée.

Face à l’urgence environnementale et aux défis climatiques, la réponse tient en deux mouvements complémentaires :
En premier, comprendre grâce aux explications. En second, agir.

On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas, à moins de préférer faire confiance aux lobbys, aux médias ou aux puissants qui nous gouvernent (ou les trois à la fois). Les données, d’il y a quelques décennies, quelques siècles ont changé.
C’est indéniable.

Je ne dirai donc que deux mots : Merci Hugo !!!

Je viens de vivre (en travaillant dans un espace non climatisé) le record de température français à 46°C à 17h. Je tente de ne pas développer d’éco-anxiété, mais j’avoue avoir bien des difficultés à m’en défaire.

 » Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille  » Tolstoï (et il fera de plus en plus chaud !).

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