betty de tiffany mc daniel

Résumé éditeur :

« Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. »

La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.

Betty raconte les mystères de l’enfance et la perte de l’innocence. À travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir réparateur des mots et donne naissance à une héroïne universelle.

★★★☆☆  J’ai un peu aimé.

Avis :

Je savais que j’étais une personne au goût singulier, la lecture du roman BETTY vient me le confirmer, une fois encore.

Dans les médias, la longue liste d’avis et de prix a fait de ce roman LA révélation des lettres américaines. Il a reçu entre autres le prix du roman Fnac 2020, le prix America du meilleur roman 2020, le prix du roman étranger préféré des libraires, le prix des Librairies du Québec 2021, etc, etc … et pourtant, je n’ai pas vraiment été conquise.

 

L’histoire est celle d’une enfance dans l’Ohio des années 1960, celle de Betty, née d’une mère blanche et d’un père cherokee. Ces premières années à la fois sombres et lumineuses se déroulent dans une famille pauvre entre une mère insécurisante au possible « obsédée par la tristesse » et un père extraordinaire de patience, de compassion et d’amour. Ce dernier parle à la nature, ce dernier respecte la Terre et les ancêtres, sa sagesse et sa connaissance environnementales sont en tous points remarquables pour nous lecteur, et surtout pour sa fille Betty.

Le mec le plus ZEN de la Terre, ou presque ! ou dit autrement … tous les poètes vivent dans l’aube, leurs mots font lever son soleil ; telle aurait pu être son épitaphe.

Mieux qu’un traité sur la vie, avec ses incessantes allégories, ce roman est donc d’abord le portrait d’un papa cool, au  calme à tout épreuve, et des épreuves il va en avoir. Celui qui ne cesse de faire l’éloge du matriarcat cherokee est LE spécialiste des métaphores susurrées sur tous les événements même les plus anodins, chaque brin d’herbe qui sort de terre ou papillon qui passe, tout se transcende en images et en jolis mots avec lui.

Sa sagesse est immense, ses connaissances botaniques relient son passé jusqu’au présent, et Betty a bien de la chance car elle est sa première spectatrice.

Terre, ciel, air, vivant… le monde est un grand TOUT où ce papa inoubliable poétise pour le plus grand bonheur de nos sens exacerbés.

En s’occupant des siens, en gérant les difficultés, il enseigne la Terre à ses enfants, et surtout à « Betty aussi libre qu’une plante » qui lui ressemble tant physiquement.

Evidemment, il faut un hic dans l’histoire, et même plusieurs, tout d’abord, l’esprit du serpent pénètre certaines âmes, dans la douce famille d’abord, et dans la région qui n’est au final qu’un « nid de vipères » mis à part quelques exceptions. Situation que je crois tout à fait possible, car des « endroits-nœuds-de-vipère il y en a hélas partout ». Il faut dire aussi que l’époque où se déroulent ces évènements ne sont pas des plus faciles pour une enfant « hybride » à la peau noire. Ses journées en classe font quand même (très) froid dans le dos. (Trop c’est trop ???)

J’ai apprécié le « petit » suspens et les révélations de fin d’ouvrage, mais si je suis allée jusqu’au bout c’est uniquement  pour connaître le sort de Betty, car à la moitié du livre un grand ras-le-bol m’avait saisie. Comme rarement !

En effet, cette jolie danse textuelle aérienne, toute faite de gazon sauvage, de racines médicamenteuses, de féminisme, et de paraboles avait eu raison de moi à la trois cents cinquantième page (à deux pages près). Ce roman est juste deux fois trop long pour moi, pas par sa taille mais par sa forme ; les personnages sont bien rendus, mais le style, selon moi, dessert ce roman très intimiste. Certes Tiffany Mc Daniel sait raconter son histoire, mais au bout d’un moment, cela est devenu si répétitif, tellement redondant que je n’en pouvais plus. J’avais envie d’hurler (si si).

A force de célébrer la nature et l’amour paternel, à force de pointer le racisme vulgaire, le plus injuste possible, à force d’utiliser tous les ressorts actuellement tendances (nature, violences faites aux femmes, racisme, nostalgie d’une vie libre) j’ai eu le sentiment de me faire voir.

Trop de poésie tue la poésie, trop de gentillesse tue l’espoir, trop de redites tuent le plaisir de lire, même si la petit Betty est tout à fait charmante.

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