Résumé éditeur
Quand Marcel Legrand, disparu en 1949 lors d’un voyage en URSS, réapparaît pour être aussitôt assassiné dans un hangar désaffecté d’Issy-les-Moulineaux, c’est tout le passé qui refait surface: les usines de Grenelle à Billancourt, le beau temps des luttes syndicales et des jeunesses communistes, la guerre froide et l’espionnage industriel…
L’enquête est confiée à l’inspecteur Benamou et à son fidèle adjoint Liou Pin, qui vont devoir débusquer derrière les vieux idéaux révolutionnaires des secrets bien gardés.
★★★☆☆ J’ai un peu aimé.
Critique
Qui était Marcel Legrand, alias Nikita Bolchoï disparu en URSS depuis 1949 et réapparu 50 ans plus tard pour se faire zigouiller dans un hangar paumé de la banlieue ouest parisienne ? Pourquoi celui qui se croyait capable de changer le destin du monde avec ses camarades s’était – il mis à se méfier d’eux, et du Parti dans son ensemble ? De quelle manière
» un encrier s’est – il renversé sur le passé » ?
Avec Salades russes à l’ancienne, c’est à une histoire du communisme de la deuxième partie du XXEME siècle que nous sommes conviés : de la guerre d’Espagne à l’arrivée de Poutine. Et tout cela par le biais d’un roman policier, et d’une enquête somme toute banale au départ, puis très vite, on se demande qui est mort ? le sympathisant communiste ou le Parti ?
Les lecteurs de romans policiers savent que » le présent est toujours caché dans le passé « , et avec une équipe d’enquêteurs comme celle qui compose ce duo de choc (un juif d’Algérie et un franco-indochinois) on navigue entre souvenirs coloniaux, Occupation allemande, luttes syndicales, guerre froide et espionnage industriel… et ça change des polars classiques. Je me suis plu à deviner quels secrets se cachaient derrière les vieux idéaux révolutionnaires de Marcel Legrand et ai apprécié cette enquête menée tambour battant par deux flics atypiques, et pas dénués d’humour.
L’originalité de ce livre tient à la personnalité de son auteur, Guy Konopnicki, tour à tour écrivain, pamphlétaire, journaliste engagé qui puise son inspiration romanesque dans l’histoire contemporaine, celle des guerres et des révolutions. Ses thèmes favoris se réfèrent au communisme, au monde juif, mais aussi à la mémoire populaire, et c’est ce qui donne à cet ouvrage un fond qui m’a intéressé, même si le rythme, trop lent, n’était pas toujours à mon goût.