Résumé éditeur :
pour autant…
★★★★★ Que du bonheur !
Avis :
Don Meyer ne cesse de se réinventer.
Avec La proie, c’est un thriller d’espionnage voguant entre l’Afrique du Sud et la France qui nous est offert. On y retrouve un personnage apparu dans Le pic du diable en 2008 qui a refait sa vie incognito à Bordeaux. Jusqu’au jour où il est retrouvé par un ancien camarade de la lutte anti-apartheid, lui-même traqué par des Russes particulièrement antipathiques.
Pendant ce temps, en Afrique du Sud, entre assassinats complexes et kleptocratie plongeant la police aussi au cœur de la corruption, c’est une dimension très politique que l’auteur donne à son dernier livre.
Comme tout bon roman-policier d’espionnage, il est impossible de lâcher cette histoire. Un vrai page turner dans lequel on suit les trois personnages principaux dans leurs quêtes comme dans leurs tâches, leurs pensées. C’est ce qui rend ce genre totalement addictif.
Après renseignement pris, certains événements évoqués (et majeurs pour le récit) ont bien eu lieu en Afrique du Sud dans les années qui ont suivi la fin de l’apartheid. Pour que le mal triomphe, il suffit que les hommes de bonne volonté ne fassent rien contre la corruption. Le problème se nomme » la captation de l’État « , expression désignant la corruption des gouvernants qui manipulent l’élaboration des choix économiques et modèlent la loi à leur avantage.
Deux fils narratifs vraisemblablement indépendants (jusqu’au majestueux bouquet final) tissent cette toile riche en actions et en tensions. Déon Meyer crie sa colère contre la situation anachronique de son pays qui s’est tant battu pour se libérer et se retrouve entravé par ce qui ceux qui se disaient libérateurs.
Seul bémol à cette lecture, pour moi, tout le tralala fait autour de la demande en mariage de Benny Griessel. Je m’en serais bien passée. Sinon, c’est une lecture addictive et que je recommande pour ceux qui aiment ce genre.