Résumé éditeur
Dans la vie, les seuls engagements politiques de Benoîte Groult ont été liés à la cause des femmes, et c’est pour cela que j’avais tant apprécié la lecture de son autobiographie « Mon évasion ». A soixante-huit ans, elle décida d’écrire un roman d’amour fou basé sur le plaisir féminin. En sa qualité de jouisseuse de la vie, hédoniste, terrienne, lettrée, son roman (qui s’appuyait sur sa propre expérience-passion hors-mariage) ne pouvait que prendre cette orientation, celle d’une femme libre affranchie du « qu’en dira-t-on ? ».
Très peu de romancières avait osé pénétrer ce registre à l’époque (1988). Les mots crus n’y manquent pas, et ils ont profondément choqué lors de la sortie du livre. Après son succès « Ainsi soit-elle », elle dira avoir eu besoin d’une autre parole de liberté, plus individuelle. Alors saisie d’une longue expérience de la vie, du vécu de l’amour fou et de l’amour au quotidien, de la notion de durée, de l’attente, elle avait pu se saisir du mystère de la passion qui, même au temps des ordinateurs, des réseaux sociaux, reste magique, bouleversante, dévastatrice.
En prénommant Gauvain, du nom d’un chevalier du roi Arthur son personnage masculin, le marin breton errant sur les mers, elle a voulu rejoindre l’archétype de l’amour-passion, celui de Tristan et Iseult, de Roméo et Juliette, et d’autres qui sont de tous les temps. Après leur première nuit, Gauvain et George sont ensorcelés l’un par l’autre, comme s’ils avaient bu un philtre d’amour, comme Tristan. Et leur amour sera absolu, car ils n’ont rien à échanger, pas de contrat ni oral ni écrit, de services réciproques à se rendre, de vie sociale à mener. Leur relation restera intense, à condition de ne jamais s’inscrire dans le réel.
L’antagonisme des deux classes sociétales que les amants représentent est décrit avec justesse et profondeur. C’est la seule chose que j’y appréciée.
Ce roman que je considère davantage comme un brûlot que comme un chef-d’œuvre littéraire (bien qu’il soit parfaitement rédigé comme toujours avec Benoîte Groult) a été écrit pour éclairer un principe fondateur pour son auteur : il faut savoir être infidèle aux autres parfois pour ne pas l’être à soi-même.
« Ce livre est pétri de féminisme. Sans l’amour et la liberté dans l’amour, il manque une part du sens de la vie et une dimension de l’épanouissement d’une femme. Et c’est une histoire féministe, parce que, pour une fois, la passion n’entraîne pas de malédiction et que l’héroïne ne sombre pas dans la folie, le malheur ou le suicide, ET n’encourt pas de châtiment céleste … A la fin de l’histoire, c’est une femme qui a réussi sa vie et un peu plus que sa vie. » Benoîte Groult
Qui saura, entre homme et femme, inventer une passion qui ne s’use pas ? Qui saura, malgré le temps qui passe, préserver les belles amours de leurs disgrâces quotidiennes ?
Tel est, au fond, le secret de ces deux êtres que tout sépare, mais que d’intenses ferveurs rapprochent. Lui, c’est un marin breton, elle est une intellectuelle parisienne. Ils ne se ressemblent guère, un monde d’usages ou de convenances aurait dû les rendre étrangers l’un à l’autre…
★★☆☆☆ Bof ! Je n’ai pas vraiment apprécié ce livre.
Critique
Dans la vie, les seuls engagements politiques de Benoîte Groult ont été liés à la cause des femmes, et c’est pour cela que j’avais tant apprécié la lecture de son autobiographie « Mon évasion ». A soixante-huit ans, elle décida d’écrire un roman d’amour fou basé sur le plaisir féminin. En sa qualité de jouisseuse de la vie, hédoniste, terrienne, lettrée, son roman (qui s’appuyait sur sa propre expérience-passion hors-mariage) ne pouvait que prendre cette orientation, celle d’une femme libre affranchie du « qu’en dira-t-on ? ».
Très peu de romancières avait osé pénétrer ce registre à l’époque (1988). Les mots crus n’y manquent pas, et ils ont profondément choqué lors de la sortie du livre. Après son succès « Ainsi soit-elle », elle dira avoir eu besoin d’une autre parole de liberté, plus individuelle. Alors saisie d’une longue expérience de la vie, du vécu de l’amour fou et de l’amour au quotidien, de la notion de durée, de l’attente, elle avait pu se saisir du mystère de la passion qui, même au temps des ordinateurs, des réseaux sociaux, reste magique, bouleversante, dévastatrice.
En prénommant Gauvain, du nom d’un chevalier du roi Arthur son personnage masculin, le marin breton errant sur les mers, elle a voulu rejoindre l’archétype de l’amour-passion, celui de Tristan et Iseult, de Roméo et Juliette, et d’autres qui sont de tous les temps. Après leur première nuit, Gauvain et George sont ensorcelés l’un par l’autre, comme s’ils avaient bu un philtre d’amour, comme Tristan. Et leur amour sera absolu, car ils n’ont rien à échanger, pas de contrat ni oral ni écrit, de services réciproques à se rendre, de vie sociale à mener. Leur relation restera intense, à condition de ne jamais s’inscrire dans le réel.
L’antagonisme des deux classes sociétales que les amants représentent est décrit avec justesse et profondeur. C’est la seule chose que j’y appréciée.
Ce roman que je considère davantage comme un brûlot que comme un chef-d’œuvre littéraire (bien qu’il soit parfaitement rédigé comme toujours avec Benoîte Groult) a été écrit pour éclairer un principe fondateur pour son auteur : il faut savoir être infidèle aux autres parfois pour ne pas l’être à soi-même.
« Ce livre est pétri de féminisme. Sans l’amour et la liberté dans l’amour, il manque une part du sens de la vie et une dimension de l’épanouissement d’une femme. Et c’est une histoire féministe, parce que, pour une fois, la passion n’entraîne pas de malédiction et que l’héroïne ne sombre pas dans la folie, le malheur ou le suicide, ET n’encourt pas de châtiment céleste … A la fin de l’histoire, c’est une femme qui a réussi sa vie et un peu plus que sa vie. » Benoîte Groult