Résumé éditeur :
Librement inspiré d’événements réels survenus dans le Sud-Est de l’Australie, Le Serpent à deux têtes, signé Gani Jakupi, brille par son intelligence d’approche ainsi que par les thèmes soulevés.
À l’aube de la fondation de ce qu’on appellera l’Australie, tandis que Sidney n’est encore qu’un village, les destins de M’rrangoureuk, guerrier aborigène revenu d’entre les morts, et de William Buckley, fugitif britannique, se croisent et se confondent. Cette double trajectoire fait écho aux interrogations contemporaines sur l’identité et les mélanges culturels dans notre monde globalisé.
★★★★☆Lecture agréable, fort plaisante.
Avis :
Depuis le XIXème siècle, « Buckley’s chance » est une expression ancrée dans le langage des australiens, alors que beaucoup des utilisateurs n’en connaissent pas vraiment le sens.
«Le serpent à deux têtes », la bd librement inspirée de l’histoire de « ce » William Buckley (1776-1856) raconte à sa manière cette incroyable histoire vraie.
Après le superbe « Ce qu’il advient du sauvage blanc » de François Garde qui m’avait emportée, voici un nouveau témoignage, sous une forme bien différente, d’un choc des cultures, d’une des dernières sociétés préservées des influences de l’occident (plus pour longtemps), et d’une chance époustouflante.
Quoi que je doute que les « aventures » de W.B. puissent être résumées en « chance », ne voyant pas ses périples sous cet attribut.
Bref ! Dans ce très bel album, rien ne manque tant les illustrations et le rythme du récit ont la puissance de vous emporter en quelques bulles vers un AILLEURS presque ensorcelant.
Le mystère se lève, chapitre après chapitre, grâce aux évènements narrés selon les protagonistes, aborigènes, anglais. C’est une forme séduisante.
Des jolis messages (côté aborigène pas côté anglais !) ponctuent le texte et donnent un goût savoureux à ces trente-années vécues chez les aborigènes.
Une partie documentaire d’une dizaine de pages, en fin d’ouvrage, éclaire le lecteur et m’a donné envie immédiatement de le relire rendant cet album encore plus envoutant lorsqu’il est enrichi de détails historiques, et ethnologiques.
Seul regret, que les choix graphiques aient occulté le pan ethnologique. J’aurais tant apprécié que le personnage principal soit plus consistant, moins lisse. Mais c’est un choix d’auteur que je respecte tout à fait.
« Le serpent à deux têtes » reste pour une moi une lecture forte (c’est peut-être pour ça que j’en voulais encore) offerte par Babelio et les éditions NOCTAMBULE que je remercie sincèrement.