Résumé éditeur
Porté par un redoutable sens de l’observation et une écriture élégante, un premier roman vif qui nous emmène au cœur d’un des derniers champs de bataille modernes : l’entreprise. L’épopée piquante et douce-amère d’un de ces aventuristes, un homme à la croisée des chemins, coincé entre aspirations professionnelles, obligations familiales et envies d’ailleurs.
Henry Hurt, c’est vous, c’est moi. Le type normal, la trentaine, célibataire, petit propriétaire qui occupe un poste confortable dans une boîte d’informatique. Le collègue sympa qui paye le café, rit aux bonnes blagues et flirte avec Jane du marketing. Le commercial discret mais efficace, pas le requin mais celui à qui on peut confier une mission en toute tranquillité.
Mais comme vous, comme moi, Henry doute parfois. Il se demande si sa vie entière doit tourner autour de son job. S’il doit continuer de courir après cette augmentation qu’on lui promet depuis trop longtemps. S’il a seulement un avenir avec Jane du marketing.
Et puis, comme vous, comme moi, Henry retourne parfois dans sa famille. Il voit son père qui décline, sa sœur qui a dû sacrifier sa carrière. Il observe cette ville où il a grandi et se demande s’il ne serait pas temps de tout envoyer valser… Mais l’aventuriste est-il seulement un aventurier ?
★☆☆☆☆ Rien à garder, cette lecture m’a fait perdre mon temps.
Critique
Henry Hurt, ingénieur américain de la société Cyber Systems est un héros de ces temps modernes où l’on flirte avec la crise, travaille tard, passe à côté d’une satisfaisante vie privée et continue à être habité par son job chaque Week-end. Dans L’aventuriste, ce personnage de ce roman sociétal se raconte à la première personne, existentiellement et surtout professionnellement. Evidemment, cela va de pair avec un tel sujet.
Celui-ci donne une analyse dense de son quotidien voguant entre lucidité et désespoir, grâce à la description fine de sa vie en entreprise.
La psyché de cet américain typique embourbé dans sa vie d’employé modèle aux prises avec les loups qui coordonnent les rouages de l’entreprise à leur unique avantage est de en plus sombre au fil des pages. Motivation, confort, argent…. tels sont les maillons de cette cruelle chaîne de deshumanisation à mesure que les personnages-employés défilent dans le récit. «Le marché ne pardonne pas » ; « Un bon commercial possède un cerveau aussi affûté qu’une lame de scie », « Le management doit œuvrer pour le bien collectif » … sont les adages de ces journées conditionnées par ce qui fait battre le cœur de la boîte, à savoir le chiffre de ses ventes.
La principale quête de Henry est de savoir lire dans le cerveau de ses collègues sans les laisser lire en lui. Hélas, toute cette brochette de personnages rencontrés m’a paru comme déshumanisée, d’autant plus qu’il ne se passe pas grand-chose dans ce long roman au contenu décousu, aux dialogues souvent insipides, et aux passages trop introspectifs pour moi. C’est long, si long à lire ce genre de roman quand on aurait aimé qu’il parle d’une autre manière de la pression professionnelle, du mal-être au travail, il y aurait tant à en dire.
Le reproche principal que je lui fais étant, en sus, son manque de style et l’absence d’émotion à chaque page.