Résumé éditeur
Serge est brillant, entreprenant, narcissique. Marianne est sincère, ardente, déterminée au bonheur. Cherchez la femme raconte l’histoire totale de leur couple. Sous les yeux du lecteur, il se forme, s’établit, procrée, s’épanouit, subit l’épreuve du temps et la déchirure de l’infidélité.
Nos destinées affectives sont-elles libres ? De quel poids pèsent les rêves et les échecs de la génération précédente ? Quelles forces obscures (le passé, l’enfance, l’origine sociale, l’argent, la carrière professionnelle, les convictions, les valeurs) sont à l’œuvre dans la vie conjugale et menacent cet entrelacs fragile de deux solitudes engagées l’une envers l’autre ?
★☆☆☆☆ Rien à garder, cette lecture m’a fait perdre mon temps.
Critique
De la même auteure, j’avais adoré Grâce et dénuement, puis Le ventre de la fée m’avait baignée de glace et d’effroi.
Cherchez la femme, dans ma PAL depuis des années, m’éloignera-t-il pour quelques temps de cette auteure ? cela se peut bien.
Pourquoi ?
Parce qu’après un début romanesque somme toute agréable (une jolie rencontre amoureuse autour de la musique russe) et quelques personnages infiniment décrits, le récit a bel et bien oublié de décoller. On est en effet resté sur les mêmes personnages, avec quelques semaines, quelques mois, quelques années de plus sur plus de 500 pages..
Cherchez la femme serait-il le prétexte de faire croire au lecteur/trice qu’une mère précocement disparue pourrait péricliter le devenir amoureux de plusieurs générations de descendants. Alice Ferney évoque un « héritage nocif ». Traité de la sorte, ce postulat m’a semblé bien léger. D’autant plus que la suite du récit dirige beaucoup les projecteurs sur la belle-fille et son tempérament orageux. Rien à voir donc avec la belle-mère précocement disparue.
Ce roman, à mon goût, bavard a eu raison de moi, puisque qu’au bout de 130 pages, mon esprit s’est envolé (contrairement au récit) ; j’ai survolé dans un état second la fin de ce livre fastidieux, insipide et inintéressant.
Certes, la plume de l’auteure s’est révélée (comme dans ses précédents ouvrages que j’avais lus), dès le début vraiment agréable, mais son style poussé, son lexique soyeux me semblent souvent en décalage complet avec son intrigue pâlichonne inscrite aux abonnés absents, et ce fil narratif qui s’est perdu en route.
J’ai trouvé qu’Alice Ferney analysait trop (tout le monde n’est pas Elena Ferrante), triture, décortique, désosse à l’infini ses (quelques) personnages. Il aurait fallu qu’elle réalise qu’avant de se lancer dans ce type d’entreprise une telle posture livresque est cohérente, lorsque l’intrigue a quelque verve en elle.
Restent des phrases posées par ci par là :
« Il était un homme troué : sa personnalité était marquée par la perte et sa vie ligotée par le deuil ». (On ne peut être plus clair quant au sentiment de l’auteure pour son personnage masculin principal).
« Je suis émue, dit-elle. Tu souffles trop fort sur ma vie ». (ça c’est plutôt joli).
« Les hommes, ça met les pieds sous la table et les chemises en boule au linge sale, et ça croit que les lapins naissent découpés, farcis et grillés ! ». (Une phrase-cliché comme on n’en fait plus depuis pas mal de temps).
« Il n’y a pas que l’hiver qui ratatine son esprit. » (A balancer à ton ado, entre novembre et février, quand ça fait un bon moment qu’il te gonfle).
Pour les jolis mots et quelques tournures « gracieuses » de ce genre, ce roman vaut le coup. Pour le reste, j’aurais passé mon chemin si j’avais su qu’il ne me mènerait (presque) nulle part.