Résumé éditeur
À force de faire bêtise sur bêtise dans son terrible costume de loup, Max s’est retrouvé puni et enfermé dans sa chambre. Mais pas seulement. Voilà qu’il se retrouve aussi roi d’une armée de bêtes immondes, les Maximonstres. Max le maudit les a domptés. Ils sont griffus, dentus, poilus, vivent sur une île et ne savent rien faire que des sarabandes, des fêtes horribles où il n’y a rien à manger. Max a la nostalgie de son chez-lui, des bonnes odeurs de cuisine et de l’amour de sa mère. Que faut-il faire pour rentrer ? Peut-être commencer par le désirer… A partir de 4 ans.
★★★★★ Que du bonheur !
Critique
Certains ouvrages de littérature enfantine ne prennent pas une ride avec les ans et deviennent ainsi des CLASSIQUES. C’est le cas de Max et les Maximonstres de Maurice Sendak.
Traduit dans le monde entier, ce livre a non seulement conquis des générations d’enfants (il figure au nombre des ouvrages préférés de Barack Obama), mais a révolutionné l’image que l’on se faisait des livres pour enfants.
C’est que ce coquin de Max en partant sur son petit bateau ouvre grand la porte à l’imagination et aux fantasmes enfantins.
Max s’amuse beaucoup, et en partant loin de sa mère, à la rencontre des Maximonstres, ne joue-t-il pas un peu avec Sigmund Freud ? Il est très satisfait d’avoir fait apparaître ces bêtes atroces, ces visons épouvantables à vous donner le frisson, ces créatures cauchemardesques munies de crocs et de griffes dominant la jungle de l’île tels d’épouvantables King Kong féroces. On peut se demander alors si leur empressement à recevoir des ordres d’un roi miniature agressif ne constitue pas pour le petit garçon la réalisation de son rêve le plus cher : être puissant et adulé.
Max contrôle la situation avec un aplomb désinvolte, et les enfants-lecteurs-écouteurs d’histoire peuvent s’emparer de sa confiance, voguer avec lui sur les flots de cette aventure en y prenant la même assurance, le même plaisir.
Les dessins (parfois sans texte) sont sublimes, et nous donnent envie de sortir nos propres crayons. Tout n’est pas dit dans le texte, laissant ainsi de l’espace pour revenir à l’histoire avec l’enfant.
La popularité de ce genre de livres est la preuve que l’on n’en a pas fini avec les tergiversations autour des peurs de l’enfance, et de ce que l’on peut en faire. Ce qui intéressait Maurice Sendak, c’est ce que font les enfants dans les moments particuliers de leur vie où il n’y a ni règles ni lois… c’est plutôt réussi.