Résumé éditeur
Années 1930, Oklahoma. Tom Joad est libéré de prison suite à un homicide involontaire. Il retourne à la ferme familiale mais une mauvaise surprise l’attend : la ferme a été saisie par une banque et sa famille, totalement ruinée, est sur le départ. Elle s’apprête à partir en Californie, avec l’espoir de trouver un emploi et de vivre dignement.
La famille Joad, partagée entre la peine de devoir quitter « la terre de ses pères » et l’espoir d’une vie meilleure, entame donc un long périple sur la route 66, à travers les grandes plaines de l’ouest, en direction d’une Californie mythifiée. Mais le voyage ne se fait pas sans difficulté. La dislocation de la famille commence.
La famille Joad arrive finalement en Californie et réalise rapidement que, non seulement il n’ y a pas assez de travail pour tous les immigrants et qu’elle devra vivre dans des conditions de vie effroyables, mais également que les « Okies » sont craints et haïs par les autochtones qui ne voient en eux que des marginaux et des agitateurs potentiels.
Malgré les difficultés, la famille Joad ne perd pas espoir et, malgré la faim, la pauvreté et l’injustice, mobilise toute son énergie pour essayer de s’en sortir…
Quatrième de couverture :
Le soleil se leva derrière eux, et alors… Brusquement, ils découvrirent à leurs pieds l’immense vallée. Al freina violemment et s’arrêta en plein milieu de la route. – Nom de Dieu ! Regardez ! s’écria-t-il. Les vignobles, les vergers, la grande vallée plate, verte et resplendissante, les longues files d’arbres fruitiers et les fermes. Et Pa dit : – Dieu tout-puissant ! … J’aurais jamais cru que ça pouvait exister, un pays aussi beau.
★★★★ Que du bonheur !
Critique
Le livre avait dû être étudié par un de mes enfants au lycée, et son format poche a fini de me décider à l’occasion d’un long voyage en train. Je ne connaissais le film (fin différente du livre) que de nom, et pas vraiment l’auteur, étant assez éloignée de la littérature américaine.
Ce fut en effet une longue lecture (l’opus fait plus de 630 pages en poche), plus longue que mon trajet en train, mais le voyage littéraire m’a finalement emportée plus loin que prévu, car dès les premières pages, l’écriture de STEINBERCK ,à travers son style et ses métaphores, m’ont réellement « scotchée ».
Les Raisins de la colère, publié en 1939 (prix Pulitzer en 1940), est une lecture « coup de poing », une vitre qu’on se prend en pleine figure alors qu’on faisait attention de marcher dans les clous, un chef d’œuvre littéraire.
L’intrigue se déroule pendant la Grande Dépression (crise de 1929) et le lecteur suit les aventures d’une famille pauvre de métayers, les Joad qui est contrainte de quitter l’Oklahoma à cause de la sécheresse, des difficultés économiques et des bouleversements dans le monde agricole. Les Joad empruntent la Route 66 pour aller vers l’ouest, là où on les a attirés grâce à des prospectus alléchants.
Le titre fait référence au livre de l’Apocalypse aux vers 14-19-20 qui évoquent la justice divine et la délivrance de l’oppression lors du jugement dernier : » Il piétine le vignoble où sont gardés les raisins de la colère ; Il a libéré la foudre fatidique de sa terrible et rapide épée… ».
A travers, cette lutte contre la misère (pourtant jamais larmoyante), dans cette quête de travail et de nourriture, dans ces déambulations pour la vie sur les routes américaines, JS nous peint des portraits de femmes, d’hommes, d’enfants avec une grande précision, quel que soit leur importance dans le roman, nous les rendant vivants et presque réels, tant les dialogues sont envolés.
La médaille revient à Man, celle qui soutient cette pyramide familiale désespérée, celle qui a toujours l’attitude juste, celle qui assène son petit monde de jolies maximes sur la vie et ses turpitudes. Un personnage qui restera à jamais dans le cœur des lecteurs/trices.