Résumé éditeur
« Ce livre est le récit de ma rencontre avec L. L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutôt le genre de personne qu’un écrivain ne devrait jamais croiser. »
Dans ce roman aux allures de thriller psychologique, Delphine de Vigan s’aventure en équilibriste sur la ligne de crête qui sépare le réel de la fiction. Ce livre est aussi une plongée au cœur d’une époque fascinée par le Vrai.
PRIX RENAUDOT 2015
★★★☆☆ J’ai un peu aimé.
Critique
Après avoir voulu rendre compte de la vie des autres, celle de sa mère bipolaire en particulier dans Rien ne s’oppose à la nuit, c’est maintenant la sienne que Delphine de Vigan fait semblant de mettre en scène dans Une histoire vraie.
En faisant le choix de conserver son prénom, ainsi que celui de son compagnon, la maline Delphine de Vigan semble se placer sur le terrain de l’authenticité.
Avec une construction en trois parties – séduction, dépression, trahison – l’auteure, en se rapprochant d’un drame en trois actes, manie brillamment le faux-semblant et l’ambiguïté et laisse monter le suspens dans une histoire de domination intellectuelle et de manipulation mentale.
Dans ce roman aux nombreuses pistes, j’ai aimé cette manière de jouer avec la littérature ; en en faisant un substrat surprenant de la construction de l’intrigue, elle rappelle ainsi certains passages de Misery de Stephen King.
Ce qui donne son intérêt au roman c’est donc, au-delà de la tension palpable, l’opposition entre les deux personnages à propos des enjeux de la littérature.
Au cours de leur compagnonnage, Delphine, la narratrice, et L. divergent sur le choix à opérer entre le vrai et la fiction.
Se fondant sur le succès du précédent livre de Delphine, dans lequel celle-ci avait dévoilé son intimité familiale, L. encourage son amie à aller toujours plus loin dans la vérité pure, même si elle conduit à la solitude.
Consciente (et intéressée !) de la fragilité psychique de son « amie », elle l’affirme : « […] c’est le sort de l’écrivain, creuser la fosse autour de lui, je ne pense pas qu’il y ait d’autre voie, l’écriture ne répare rien […]…
Un bémol cependant….comme dans d’autres titres de cette écrivaine, et bien que la langue utilisée soit agréable et stylisée, j’ai trouvé certains passages redondants, quelques pages en moins auraient apporté un peu de respiration à ce roman.
Je me suis laissée prendre très facilement à l’intrigue. J’ai beaucoup aimé ce livre jusqu’à la dernière page et pourtant ce n’était pas gagné au départ. Je pense que ce qui m’a gêné au début et également pendant tout le livre est un effet de « lourdeur » ou « longueur », je ne saurais dire exactement. J’ai eu le sentiment qu’à vouloir rendre son écriture esthétique, elle en faisait parfois… trop ! Beaucoup de répétitions pour créer l’atmosphère autour d’L. Elle le mentionne d’ailleurs à un moment. Elle dit qu’elle se répète. Peut-être était-ce volontaire et peut-être effectivement que cela a contribué à la mise en place du climat et de la tension autour d’L mais je garde néanmoins un sentiment de longueur parfois et de mots accolés les uns aux autres pour alimenter le suspense.
MALGRE CE PETIT BEMOL, J’AI BIEN APPRECIE CE LIVRE.
Auteur/autrice
J’approuve ce que tu as ressenti à cette lecture. Ressenti que j’ai envie de rattacher d’ailleurs à Delphine DE VIGAN pour ses autres romans. L’écriture est toujours soignée, mais je m’ennuie moi aussi assez rapidement. Dans celui-ci, j’ai eu en plus du mal à croire à l’intrigue, car le fait de donner des traits communs avec sa vie privée m’a agacée. J’ai trouvé ça trop calculé.