Le monde selon Britt-Marie de Frédéric BACKMAN

Résumé éditeur

Britt-Marie, soixante-trois ans, n’est absolument pas passive-agressive. C’est juste que la crasse et les couverts rangés n’importe comment la font hurler intérieurement. Après quarante ans de mariage et une vie de femme au foyer, elle a besoin de trouver un emploi au plus vite. Le seul poste qu’on lui propose la conduit à Borg, un village frappé par la crise qui s’étire le long d’une route où tout est fermé, à l’exception d’une pizzeria qui empeste la bière. Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’à Borg le ballon rond est roi – et s’il y a une chose que Britt-Marie déteste plus que le désordre, c’est le football.
Alors, quand les enfants du village ont si désespérément besoin d’un entraîneur que la commune est prête à confier le boulot au premier venu, peu importe qu’elle n’y connaisse rien ! Pas du genre à se laisser démonter, Britt-Marie, avec sa nouvelle casquette de coach, entreprend de faire un grand ménage à Borg, qui a, comme elle, besoin d’un renouveau et d’une seconde chance.
Le monde selon Britt-Marie est l’histoire d’une femme qui a attendu toute une vie que la sienne commence enfin. Un plaidoyer chaleureux pour tous les marginaux qui peuplent nos vies sans qu’on leur prête attention – alors que leur vision du monde peut transformer le nôtre.

★★☆☆☆ Bof ! Je n’ai pas vraiment apprécié ce livre.

Critique

Décidément les personnages psychorigides passifs-agressifs voir asociaux sont les chouchous de Frédéric Bachmann. Ou bien espère-t-il qu’on y retrouve notre collègue de travail, voisin, ou une (petite part) de nous-même ? Sont-ils censés nous faire grincer des dents ? Nous questionner sur l’ordre (forcément) incohérent de notre monde ? Ou bien nous permettre d’évoluer dans un cheminement de développement personnel que la littérature nous offrirait en sus ?

Mystère, car je ne suis pas dans la tête de cet auteur suédois qui m’avait profondément touchée avec le charme fou de Owe dans son Vieux, râleur et suicidaire la vie selon Owe, son premier roman. Hélas, la magie entre Britt-marie et moi n’a jamais opéré.

« Dans la vie c’est celui qui se moque de tout qui s’en sort le mieux » peut-on lire, et il est certain que Britt-Marie en est loin très loin. Il faut dire que la forme d’autisme sociale dont elle relève, et qui peut parfois nous faire un peu sourire (entre l’employée du pôle-chômage et elle, par exemple) met en place des situations ubuesques au cours desquelles je me suis d’ailleurs demandé si elle n’est pas en réalité simple d’esprit, tant ses réactions sont lourdes, pathétiques. J’ai eu du mal à les imaginer les trouvant pour certaines tirées par les cheveux et redondantes.

Là où Owe était touchant de sincérité par sa situation, les phases du récit vécues par cette femme récemment abandonnée ne connaissant rien à la vie à part quelques produits ménagers fétiches n’ont pas pu se dessiner dans mon esprit. La faute à l’écriture probablement, aux personnages mal suggérés, peut-être. Ici encore cet auteur suédois à succès a voulu nous faire réfléchir sur le sens de la vie, sur l’amour, sur la solidarité et la liberté sans nous prendre la tête. Il aurait pu pour ce faire appuyer là où ça fait mal avec off mais de manière plus légère, subtile.

Raté ! Peut-être le contexte « footbalistique » ou bien des personnages auxquels je n’ai pas cru en raison d’une écriture maladroite et répétitive ont-ils saupoudré l’ensemble d’un goût insipide. Il m’a été impossible de rendre crédible à mon imagination cette Britt-Marie tant on l’a affublée de difficultés psychologiques. Son obsession de la saleté peut me toucher mais elle est expliquée d’une manière si express que cela a manqué un peu de fond de jeu ne sachant pas vraiment ce qui relève de la névrose, de la psychose, du retard mental. Je sais… j’analyse toujours trop.

Là où on était pétri d’humour avec Owe, le récit de cette maniaque en manque cruellement. Je n’ai apprécié l’intrigue qu’au moment où un personnage inattendu est réapparu. Lui seul m’a fait sourire, car les traits décrits étaient cohérents, pour moi. Il me semble également que je me lasse des éternels disparus-décédés « cachés » au fond des placards et qui expliquent (presque) tout.

Enfin, cette forme de solidarité qui pointe à chaque coin de rue autour de deux bières et 3 pizzas, j’y crois à moitié…

Allez, en cadeau… voici un extrait : page 101 : « Avec ce genre de personnes, il est difficile de déterminer si elles sont toujours les meilleures parce qu’elles aiment jouer ou si elles aiment ça parce qu’elles sont les meilleures ».

 

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