La place de Annie ERNAUX

Résumé éditeur

Il n’est jamais entré dans un musée, il ne lisait que Paris-Normandie et se servait toujours de son Opinel pour manger. Ouvrier devenu petit commerçant, il espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui.

Cette fille, Annie Ernaux, refuse l’oubli des origines. Elle retrace la vie et la mort de celui qui avait conquis se petite « place au soleil ». Et dévoile aussi la distance, douloureuse, survenue entre elle, étudiante, et ce père aimé qui lui disait : « Les livres, la musique, c’es bon pour toi. Moi, je n’en ai pas besoin pour vivre. » Ce récit dépouillé possède une dimension universelle.

★★★★★ Que du bonheur !

Critique

Livre coup de cœur lu à l’adolescence, puis lu et relu tant ce texte me bouleverse toujours.

Depuis, je suis devenue une inconditionnelle d’Annie Ernaux, si singulière dans son exploration du récit vrai, sa manière de partir de soi pour dire les autres, pour nous dire le Monde. Oui, Annie Ernaux occupe une position essentielle dans la littérature, car dès la fin des années 70, elle a inventé l’auto-sociologie et proposé telle une ethnographe de sa mémoire et ainsi de LA mémoire en général, des œuvres pour « sauver quelque chose du temps où on se sera plus. »

Toujours creuser l’intime pour comprendre les moments de trahison sociale ou sentimentale. La notion de « transfuge de classe » qu’elle souligne est par ailleurs passionnante, notamment dans ce texte entre le père et la fille. Jamais d’artifice dans son écriture, mais une écriture en autofiction comme un couteau planté dans le quotidien.

Partager:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Instagram