Indian Creek : Un hiver au cœur des Rocheuses de Pete Fromm

Résumé éditeur :

Le garde commença à parler de bois à brûler. Je hochais la tête sans arrêt, comme si j’avais abattu des forêts entières avant de le rencontrer.
Il te faudra sans doute sept cordes de bois, m’expliqua-t-il. Fais attention à ça. Tu dois t’en constituer toute une réserve avant que la neige n’immobilise ton camion.

Je ne voulais pas poser cette question, mais comme cela semblait important je me lançai :
Heu… C’est quoi, une corde de bois ?

Ainsi débute le long hiver que Pete Fromm s’apprête à vivre seul au cœur des montagnes Rocheuses, et dont il nous livre ici un témoignage drôle et sincère, véritable hymne aux grands espaces sauvages.

« Indian Creek » est un captivant récit d’aventures et d’apprentissage, un Walden des temps modernes. Ce classique contemporain a établi Pete Fromm comme une des grandes voix de l’Ouest.

★★☆☆☆ Bof ! Je n’ai pas vraiment apprécié ce livre. 

Avis :

Le sauvage ouest américain aurait trouvé sa voix en celle de Pete Fromm depuis 1993.

L’histoire vraie (et c’est ça qui plait), archi connue (je m’adresse à celles et ceux qui étaient sur une autre planète), se déroule pendant l’hiver 1978 sous une tente rectangulaire à l’odeur de moisi, et a été vécue, puis relatée, par un étudiant américain en biologie. Son job a consisté à protéger deux millions et demi d’œufs de saumons implantés dans un bras, au croisement de deux rivières la Selway et … Indian creek.

Job effectué chaque jour en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire au CŒUR de la nature la plus sauvage qui soit !!!! Dans les Rocheuses hivernales. (A la fin, si vous êtes resté(e), vous saurez combien d’œufs sont devenus poissons.

Edifiant !)

Sous la tente, avec le jeune Pete F., il y avait Boone, chiot mi-berger mi-husky. De loin, le personnage le plus sympathique de l’aventure et du livre. Selon moi.

L’aspiration première de l’étudiant devenu écrivain à succès (grâce à  ce premier texte) était, je le cite, d’aspirer à « une vie de rêvasseries », « une vie idéale pour vivre en solitaire », « traînasser dans les bois, pendant sept mois ».

Les études devaient lui être bien pénibles à ce brave Pete, et les fêtes peut-être aussi (Monsieur lève facilement le coude) pour faire ce choix étonnant.

Ses connaissances géographiques comme expéditionnaires (car il s’agit bien d’une expédition) sont nullissimes, il ne s’en cache pas, ses erreurs, ses échecs, ses coups de mou… constituent une proportion importante de son texte. C’est un peu le sel de l’histoire.

Faut-il en rire ?

Le plaindre ?

S’en désoler ?

Je cherche encore…

Bref ! A coup d’épisodes mi – drôlissimes mi- affligeants, on mesure mieux de chapitre en chapitre son incompétence chronique. Ce semblant de pittoresque ajouté au récit rend plus rude encore son vécu.

C’est le but. Le pauvre…

Va-t-il s’en sortir ?

Le suspense est de taille.

La carte postale au milieu de nulle part dans les montagnes de l’Idaho s’inscrirait dans le meilleur du NATURE WRITING (littéralement « écrire sur la nature »).

Mais la personnalité changeante du jeune homme, ses rencontres avec des fous furieux sur motoneiges, ses parties de chasses avec d’autres homo sapiens atroces(et ça se dit « modernes » !) , et ses chasses en solitaire par forcément utiles mais décrites avec d’infinis détails, ne m’ont pas plu.

Je n’ai pas l’âme d’une chasseuse. Certes ! Et je cherchais autre chose dans ce livre.

Il faut dire franchement, que pour un étudiant en biologie animale, Pete F. ne fait pas de cadeau aux bêbêtes en tous genres.

C’est donc l’histoire d’un mec mi étudiant mi poivrot mi glandouilleur qui pourrait être notre jeune cousin qui a décidé un jour de se prouver qu’il pouvait survivre sans se laver, en tuant, dépeçant et en vidant des animaux de toutes tailles. Au-delà du froid, de l’humidité et de la solitude. Quelle histoire !

Certes, sa plume est fort agréable (la suite de son parcours le prouvera et j’ai adoré «Mon désir le plus ardent » publié en

2018 ), mais même si son texte est devenu culte, trop de détails, trop de chasses ont tué mon plaisir. Assez vite.

Monsieur Sylvain TESSON dans ses forêts de Sibérie savait allier style, contenu et poésie. C’était moins en altitude, sa cabane était solide, mais je m’y suis davantage projetée.

Pour respirer le grand air, quand j’en aurai envie, besoin, je me tournerai donc vers ce dernier. Assurément. J’aime mieux les rêveurs et les mélancoliques ivres de bouquins que les étudiants-chasseurs. Chacun son style.

 

Partager:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Instagram