Deux secondes en moins de Marie COLOT et Nancy GUILBERT

Résumé éditeur

 » – Vas-y, joue quelque chose. Ce que tu veux, ce que tu aimes, ce qui t’emporte !  »

Depuis qu’un accident de voiture l’a complètement défiguré, Igor se mure dans le silence. Sa rancune envers son père, responsable de l’accident, est immense, comme sa solitude. Rhéa sombre dans le chagrin après le suicide de son petit ami. Encore sous le choc, elle ne sait plus à qui ni à quoi se raccrocher dans la ville où elle vient d’emménager.

Pour l’un et l’autre, tout s’est joué à deux secondes. Deux secondes qui auraient pu tout changer. Et pourtant, Igor et Rhéa reprennent jour après jour goût à la vie en se raccrochant à la musique. Une fantaisie de Schubert et un professeur de piano pas comme les autres vont les réunir et les mener sur un chemin inespéré.

Un roman bouleversant, où un perroquet, le  » thé des sages « , l’amitié et les mots apportent une douceur salutaire.

★★★★★ Que du bonheur !

Critique

Les écrivains mettent une sonde au cœur du monde, Marie Corot et Nancy Guilbert ont sondé le cœur de deux adolescents blessés par la vie, sauf que leur roman s’adresse à tout le monde, et c’est là une de ses très nombreuses qualités.
C’est un véritable coup de foudre qui s’est opéré en moi dès les premières lignes de Deux secondes en moins. Mille merci donc à Babelio et aux Éditions Magnard de m’avoir proposée cette merveilleuse lecture. L’âge n’a rien à voir dans le plaisir des bons textes. En voici la preuve.
Il y a très longtemps que je n’avais pas fait l’ascenseur émotionnel avec un livre, et pourtant, dans mes mains, le nombre de livres qui passe chaque année est très grand. Mais d’une telle qualité, je n’en découvre qu’un par an, deux… peut – être…

S’il vous plaît, ne réservez pas cette histoire au public adolescent, ce serait une erreur, car les deux voix adolescentes qui s’y racontent, qui disent la douleur, et toutes les étapes par lesquelles l’adversité les oblige à passer, c’est celle de tous ceux qui traversent un grand drame.
A quinze ans, à trente, à quarante (etc…) le travail d’acceptation, de deuil, en passant par le déni, par la révolte, entre autres étapes… se fait pareillement. Deux secondes en moins est donc un texte universel.

Comme autre élément intéressant il y a la musique, elle est LE miroir de ses deux vies intérieures cassées, et parce qu’elle est thérapeutique, elle les maintient dans l’action, dans la concentration, dans l’échange, dans l’instant présent, dans le plaisir, dans le vivant. Grâce à quelques  » magiciens  » dont je ne dirai rien, car je ne spolie jamais mes lectures, on découvre, une fois de plus, que l’art maintient là, ici et maintenant, loin du néant.
Le grand mérite de cette histoire est également de nous rappeler l’espace de confiance dont ont besoin les adolescents. Nous les adultes voulons qu’ils vivent à notre rythme, ne les écoutons qu’au minimum parfois, et ne sommes souvent pas à même de mesurer les poids qui les écrasent. Marie Colot et Nancy Guilbert ont travaillé leur sujet. Grâce à elles, leurs personnages, qui s’expriment à la première personne, en alternance, ( Marie C. pour Igor et Nancy G. pour Rhéa ) ont une capacité d’analyse des rapports humains étonnante et subtile.

Aucun pathos, aucun moment mièvre n’ est à relever. Ces dames ont la classe pour tricoter leur histoire qu’elles servent très délicatement grâce à une narration fluide, une plume vive et intelligente. Pas un mot de trop, tout est juste, leur écriture est réaliste et parle directement à notre conscience. Bravo ! Vous l’avez compris, une grande émotion maintenue tout le temps de la lecture est ainsi la trame principale de cette histoire marquante et bouleversante à faire circuler absolument autour de vous car Marie C. et Nancy G. ont tout simplement signé un livre … le chant de la Vie. Et on en a besoin, à tout âge !

 

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