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broadway de fabrice caro – Juste lire, par Agnès

broadway de fabrice caro

Résumé éditeur :

« Du paddle à Biarritz. Si je devais établir une liste de mes vacances idéales, le paddle à Biarritz avec un couple d’amis n’apparaîtrait pas sur la feuille, ni au dos, ni dans le cahier tout entier. Le soir où il avait lancé cette idée, tout le monde était emballé, c’était l’idée du siècle, du paddle à Biarritz, youhou, champagne. Moi-même j’arborais un sourire franc pour ne pas détonner dans l’effervescence ambiante, un sourire de photo de mariage, sans même savoir ce que signifiait le mot paddle, quoique pressentant qu’il avait de bonnes raisons de ne pas faire partie de mon vocabulaire. En rentrant, j’avais tapé paddle sur Google images, et mes appréhensions s’étaient vus confirmées : on me proposait d’aller ramer debout sur une planche en caleçon de bain avec des gens, et je me suis aussitôt vu, le dos courbé sur un paddle qui n’avançait pas, voire reculait, transpirant et rougeaud, le visage grimaçant de douleur et d’effort, tentant de rattraper à vingt mètres devant moi Denis et ses pectoraux fermes et tendus sous le vent océanique. »

Une femme et deux enfants, un emploi, une maison dans un lotissement où s’organisent des barbecues sympas comme tout et la perspective du paddle à Biarritz avec un couple d’amis l’été prochain… Axel pourrait être heureux, mais fait le constat, à 46 ans, que rien ne ressemble jamais à ce qu’on avait espéré. Il s’était rêvé scintillant et emporté dans une comédie musicale à la Broadway, il se retrouve dans un spectacle de fin d’année foireux. Et s’il était temps pour Axel de tout quitter, de partir dès ce soir à Buenos Aires, au lieu de rentrer du travail et malgré l’apéro chez les voisins ?

★★★☆☆  J’ai un peu aimé.

Mon avis :

Après avoir apprécié le film LE DISCOURS adapté du roman éponyme, je voulais absolument savourer à l’écrit l’humour doux amer de Fabrice CARO.

Dans BROADWAY, j’ai retrouvé le ras-le-bol des conventions sociales, j’ai renoué avec ses personnages écrasés par les diktats familiaux, et la dénonciation des cons ( » chemin long truffé de cons « ).
Le titre de ce livre aurait pu être  » Quand tout d’un coup, tout vous pèse… », mais je vous laisse le plaisir de lire l’origine du choix de Broadway.

Lire F.C. et les tourments intérieurs d’Axel, 46 ans, père de famille très désabusé, c’est écouter sa petite musique intérieure, ses commentaires, ses ressentis, tout ce qu’il pense mais n’exprime jamais vraiment. Chaque événement qu’il vit et nous raconte porte en lui sa comédie autant que sa tragédie.

Le problème, c’est  » le temps qui passe « ,  » la fin de la parenthèse enchantée  » (les enfants petits, les premières années du couple), et puis, peu à peu Axel dénonce aussi la lassitude de l’éternel  » suiveur arrangeant et mutique  » qui le grignote jour après jour, l’évolution et le changement du corps et la pression sociale (aaahh !!!
Le barbecue du voisin avec son mâle alpha derrière le grill).

Axel est en fait devenu comme étranger à sa vie, mais on le sent, à s’interroger, à se refaire le film de son existence, à tergiverser sur tout absolument tout, face aux événements, face aux exigences de ses partenaires de vie, il va lui falloir enclencher quelque chose de fort. Ce qu’il ne fait jamais.

Tous en prennent pour leur grade, avec leurs petites vies autocentrées et ridicules sous la plume humoristique de F.C. et ça c’est jouissif. Mais, ces sentiers tumultueux du quotidien narrés par notre pauvre antihéros ne sont-ils pas avant tout l’expression de son manque de courage et de personnalité ? Et de son pessimisme chronique (la fameuse enveloppe du test colorectal déclencheuse d’une angoisse incommensurable et de ce roman) ?

Les phrases très longues (mais au style facile) rapportent finement le discours intime et intimiste d’Axel, mais au cours de ce plaisant (et original) moment de lecture drôlissime et désespérant à la fois, j’ai surtout ressenti une irrépressible envie. Celle de secouer fortement Axel ou de lui envoyer un bon coup de pied au derrière.
Le doux amer a des limites chez moi et les geignards m’exaspèrent.

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